La réputation de la place financière suisse n'a pas diminué, a affirmé mardi soir à Genève le président de l'Association suisse des banquiers (ASB) Patrick Odier. Les grandes décisions ont été prises et les bases sur lesquelles bâtir l'avenir sont fortes, a-t-il assuré.
"Il est faux de penser que la réputation de la place financière suisse a faibli. Elle reste de très haut niveau et nos compétences sont très élevées", a déclaré le président de l'ASB à la troisième édition des Assises de Genève Place financière.
Il a cité comme preuves la percée des banques suisses en Asie, dont la part de marché va croissant, et l'afflux continu de capitaux dans leurs coffres. La Suisse reste le numéro un mondial en matière de gestion de fortune transfrontalière avec 27% de parts de marché devant Londres (24%).
Le président de l'ASB a mis en avant les fondamentaux de l'économie suisse qui sont bons, avec une absence de dette et de déficit budgétaire. La Suisse est attractive en raison de la sécurité qu'elle offre aux investisseurs financiers. Les banques suisses sont en tête du peloton pour le niveau de leurs fonds propres.
Pour Patrick Odier, la Suisse "a pris les décisions difficiles et courageuses" et il faut maintenant les appliquer "avec agilité, courage et détermination". "La décision d'aller de l'avant, on l'a prise, et plus tôt que d'autres places financières", a souligné Patrick Odier.
Même si les marges ont baissé de 34% entre 2007 et 2012 dans l'activité de banque privée, le président de l'ASB ne prévoit aucune réduction importante des emplois dans le secteur bancaire en Suisse. Il a admis un processus de concentration pour les entités n'ayant pas la taille critique, mais il a estimé en même temps que de nouveaux services peuvent être développés, comme la gestion fiscalement efficiente.
Le président de Genève Place financière Nicolas Pictet s'est exprimé dans le même sens que son collègue. "Nous avons toutes les raisons de voir l'avenir de manière optimiste", a-t-il déclaré.
Genève Place Financière souhaite renforcer sa visibilité, a-t-il indiqué, et intervenir plus activement auprès des autorités, en particulier pour relever les défis à venir: règlement du passé, "dans l'espace de temps le plus court possible", conditions fiscales stables et attrayantes pour le secteur du négoce, passage progressif à l'échange automatique d'informations, "en veillant à être sur un pied d'égalité" avec les autres pays, accès au marché européen.