Le Brésil a décidé d'équiper son armée de l'air avec les chasseurs Gripen NG construits par Saab qui pourraient également équiper l'armée suisse. Ce choix s'est opéré au détriment du Rafale proposé par le français Dassault et du F/A-18 de l'américain Boeing.
Saab livrera jusqu'à 2023 36 Gripen, pour un montant de 4,5 milliards de dollars (4 milliards de francs). L'accord générera en outre des milliards de dollars supplémentaires en livraisons futures et en contrats de service.
Cet avion de quatrième génération est destiné à remplacer les Mirage 2000 français qui devraient être mis très prochainement au rebut. Le choix s'est "fondé sur l'équilibre entre trois points : le transfert de technologie, le prix de l'avion et le coût de son entretien", a indiqué Celso Amorim, ministre brésilien de la défense.
Le premier appareil devrait être livré au Brésil en 2018, a précisé M. Amorim. Il a souligné que Saab avait assuré un transfert total de technologie. L'avionneur brésilien Embraer sera le principal partenaire local du suédois et "tirera de grands bénéfices de cette décision", a indiqué le commandant de l'armée de l'air, Juniti Saito.
La présidente brésilienne a ainsi opté pour l'avion considéré par les experts comme le moins cher. Selon la presse locale, il avait également la préférence des militaires brésiliens. Le choix du Gripen NG a toutefois créé la surprise car les analystes tablaient plutôt sur un duel Dassault-Boeing.
Selon la presse, Mme Rousseff penchait pour Boeing. Mais les récentes révélations sur l'espionnage de la présidence brésilienne par l'Agence nationale de sécurité (NSA) américaine auraient définitivement enterré les espoirs américains.
L'une des principales exigences du contrat était un transfert de technologie total afin de pouvoir à terme fabriquer ces avions au Brésil et y développer l'industrie de la défense. Ce point semblait favoriser le Rafale, mais l'avion français "était le plus cher des trois", a concédé à l'AFP une source proche de Dassault aviation.
Dans un communiqué publié mercredi soir Dassault Aviation a fait état de ses regrets sur le choix du Brésil. "Le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix".
En Suisse, le Parlement a approuvé lors de la session d'automne l'acquisition de 22 Gripen pour un montant de 3,126 milliards de francs. Mais un référendum lancé contre cette décision est en passe d'aboutir. La votation devrait avoir lieu le 18 mai prochain.