Le Contrôle fédéral des finances (CDF) épingle l'Office fédéral des routes (OFROU). Dans un rapport, il pointe du doigt le système d'information pour la gestion des routes et du trafic (MISTRA), reprochant des dépassements de coûts, des retards et une extension du projet.
Alors que le coût budgétisé en 2004 s'élevait à 43 millions de francs, il atteindra probablement les 100 millions d'ici fin 2014, mise en service de MISTRA incluse, relève le CDF dans un rapport publié mardi. Et il faut s'attendre à ce que plusieurs dizaines de millions de francs soient encore investis durant quelques années dans ce projet.
Le CFD note en outre que le mandat initial prévoyait sept projets partiels. Ce nombre est passé entre-temps à 19. Par rapport au mandat de 2003, les objectifs fixés à l'époque "n'ont été atteints que partiellement et nettement plus tard que ce qui était planifié", écrit l'organe de surveillance.
Le CFD a contrôlé MISTRA dans le courant de l'hiver 2012-2013. S'il critique plusieurs points dans son rapport, il y reconnaît aussi "l'utilité et la nécessité de MISTRA" pour la gestion et la maintenance des routes nationales. Mais pour les modules pas encore réalisés et pour les nouveaux développements, il s'agit de mieux fixer les priorités.
L'OFROU promet de améliorations
Dans un communiqué publié mardi, l'OFROU promet des corrections. Les améliorations visées ont d'ailleurs déjà été engagées. Concrètement, le contrôle de tous les projets informatiques sera renforcé et formalisé de manière plus claire. Les problèmes de financement ou de délais pourront ainsi être identifiés plus tôt. L'achèvement de MISTRA est prévu pour 2014.
Cet instrument assiste la Confédération, les cantons et les communes dans leurs tâches liées aux transports, grâce notamment à un inventaire des routes et de leur état. Entre le mandat initial de 2004 et aujourd'hui, la situation a changé, car les routes nationales, qui étaient aux mains des cantons jusqu'en 2008, sont passées dans celles de la Confédération.
Ces nouvelles tâches et responsabilités ont modifié les exigences posées à MISTRA, relève l'OFROU. Il a fallu créer des outils, développer des applications supplémentaires et faire face aux changements de priorités, ce qui a engendré une augmentation des coûts.
MISTRA n'est pas le premier système informatique de l'OFROU qui a coûté plus cher que prévu. En décembre 2012, l'office avait annoncé qu'un autre instrument avait coûté quatre fois plus cher que les 8 millions de francs initialement planifiés.