Bouygues Telecom est en négociations exclusives pour céder l'intégralité de son réseau mobile à Free dans le but de faciliter son projet de fusion avec SFR, a déclaré son directeur Olivier Roussat, dans une interview au "Journal du Dimanche". Le montant de cette transaction pourrait atteindre 1,8 milliard d'euros (2,2 milliards de francs), précise-t-il.
L'opération, conditionnée au succès du projet de fusion avec SFR, porterait sur "15'000 antennes et un portefeuille de fréquences, dont une partie pour la 4G", dit-il. Selon le directeur de Bouygues Telecom, cette cession du réseau "permet de lever la principale incertitude qui pesait sur notre projet (de fusion avec SFR) au regard de l'Autorité de la concurrence".
Le groupe de BTP et de communication Bouygues et la société Altice, via sa filiale Numericable, ont déposé deux offres rivales à Vivendi pour lui racheter SFR, sa filiale télécoms. Vivendi envisage de la céder dans le cadre de la scission de ses activités de médias et de télécoms.
Dans le détail, Bouygues propose à Vivendi 10,5 milliards d'euros en numéraire et une participation de 46% dans l'ensemble constitué de Bouygues Telecom et SFR, qui serait ensuite introduit en Bourse. Numericable offre quant à elle 11 milliards d'euros en cash et 32% de l'ensemble à Vivendi, selon des sources proches des négociations.
S'il décidait de retenir le premier scénario, l'opération devrait alors passer le test de l'Autorité de la concurrence dont l'enquête devrait prendre environ neuf mois, a déclaré son président Bruno Lasserre dans le cadre du programme le "Buzz Média" du "Figaro".
Avec la cession par Bouygues Telecom de son réseau à Free, filiale d'Iliad, "nous apportons une réponse immédiate aux impératifs de la concurrence", affirme Olivier Roussat. "En cas de fusion avec SFR, nous aurions un réseau de trop. Là, il y a un acheteur qui va recréer une dynamique concurrentielle. Cette solution clé en mains devrait faciliter le mariage avec SFR", ajoute-t-il.
Olivier Roussat affirme que le projet de fusion avec SFR proposé par Bouygues "ne provoquera aucun départ". Le nouvel ensemble réinvestirait "2 milliards d'euros par an dans nos réseaux Internet et mobile" et dépenserait "400 millions d'euros par an dans la fibre, soit 20 % de nos investissements". "Tout cela créera de l'emploi", dit-il.