Le National veut débrancher les vieilles centrales après 60 ans

Les deux vieux réacteurs atomiques de Beznau devraient être débranchés au plus tard en 2029 et 2031. Dans la stratégie nucléaire 2050, le Conseil national leur a accordé lundi une durée de vie maximale de 60 ans. Les centrales de Gösgen et Leibstadt pourraient en revanche disposer d'un régime extensible.

Après cinq jours de débats, la Chambre du peuple a adopté lundi soir la stratégie énergétique 2050 par 110 voix contre 84 de droite. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer avant que les dés soient jetés.

Le National a créé la surprise en tranchant le calendrier de la sortie du nucléaire. Alors que certains observateurs prédisaient un échec total du projet lors du vote d'ensemble, la majorité s'est montrée plus restrictive que sa commission préparatoire.

Par 101 voix contre 94, elle a décidé de fixer une date butoir aux trois plus anciennes centrales de Suisse. La question ne concerne pas Mühleberg, puisque son exploitant, le groupe BKW Energie a décidé de fermer le robinet en 2019. Mais les deux centrales de Beznau pourraient prolonger leur exploitation jusqu'à un maximum de 60 ans d'existence, moyennant un concept de sécurité.

Beznau I, le plus vieux réacteur du monde, pourraient ainsi tourner encore pendant quinze ans. Son voisin Beznau II en aurait encore pour dix-sept ans. Les deux centrales plus modernes de Gösgen (1979) et Leibstadt (1984) n'auraient pas de limite.

Indemnisation possible

Le régime choisi exige des propriétaires de centrales qu'ils présentent un concept de sécurité à long terme. Si l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) donne son feu vert, l’exploitation peut être prolongée à coups de dix ans. Si le concept n'est pas mis en oeuvre correctement, un arrêt provisoire de la centrale concernée pourrait être ordonné.

La mise hors service définitive d'une centrale pourrait donner droit à une indemnisation. Par 97 voix contre 96, le président du conseil d'administration des Forces motrices bernoises BKW, Urs Gasche (PBD/BE), a imposé ses vues sur ce point et réussi à faire fi de la volonté de la commission de ne pas accorder de dédommagement.

50 ans écartés

Dans ce contexte, malgré ses appels à réduire les risques incommensurables de l'atome, la gauche a échoué à imposer une fermeture des centrales nucléaires après 50 ans. Pourtant, même avant la catastrophe de Fukushima, il était toujours question de débrancher les réacteurs après cinq décennies au plus, a rappelé Max Chopard (PS/AG).

/ATS


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