Le nombre de chômeurs a diminué en Suisse en février pour la première fois depuis sept mois, même si le taux de chômage est demeuré inchangé à 3,5% de la population active. Les premiers effets de l'initiative "contre l'immigration de masse" de l'UDC ne devrait pas avoir d'impact immédiat sur le marché du travail.
L'acceptation de ce texte "créera toutefois un climat d'incertitude pour l'économie", a déclaré Yves Flückiger, professeur à l'université de Genève. Selon lui, les effets devraient se faire sentir au-delà de 2014, principalement au niveau de la création d'emplois.
Les crédits pour l'innovation prévus par le programme scientifique "Horizon 2020" vont notamment manquer. Bruxelles avait suspendu la participation de la Suisse à ce programme européen après le 9 février.
A court terme, l'évolution positive du marché du travail devrait se poursuivre dans les mois à venir, à un rythme toutefois incertain.
Le nombre de chômeurs a reculé de 4001 par rapport à janvier pour s'établir à 149'259, a indiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Pour Yves Flückiger, cette amélioration n'est pas étonnante et s'explique avant tout par des facteurs saisonniers.
"La baisse du chômage est plus importante qu'attendue", a pour sa part indiqué à l'ats Boris Zürcher, chef de la Division du travail au SECO. Il attribue ce recul pour 20% à des éléments conjoncturels et pour 80% à des facteurs saisonniers.
En comparaison annuelle, le nombre de chômeurs présente une augmentation de 3258 personnes (+2,2%). Le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) a diminué de 1114 personnes, passant à 19'419. Par rapport au même mois de l'année précédente, il a reculé de 1106 personnes.
Dans le détail, le taux de chômage a baissé dans tous les cantons romands. Le Valais a affiché la plus forte baisse avec un recul de 0,6 point à 5% de la population active. Neuchâtel, avec un coefficient de 5,7%, reste le canton le plus touché, juste devant Genève (5,6%).
Pour sa part, l'effectif des demandeurs d'emploi, qui inclut outre les chômeurs, les personnes en formation ou se trouvant en situation de gain intermédiaire, a baissé de 2843 en février, pour s'inscrire à 205'934. Sur un an, il s'affiche en hausse de 5439 personnes (+2,7%).
Le nombre de places vacantes annoncées aux Offices régionaux de placement a quant à lui augmenté de 1746 en février, passant à 14'042.