Le chômage va continuer d’augmenter dans les années à venir, a averti l'Organisation internationale du travail (OIT). L'économie mondiale est entrée dans une période qui cumule croissance lente, amplification des inégalités et agitation sociale.
En 2019, plus de 212 millions de personnes seront privées d’emploi, en hausse par rapport aux 201 millions actuellement recensés, selon le rapport annuel de l'OIT sur les 'Perspectives de l'emploi dans le monde et les tendances pour 2015'.
'Plus de 61 millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise mondiale en 2008. Nos projections montrent que le chômage continuera de s’aggraver jusqu’à la fin de la décennie. La crise de l’emploi est loin d’être terminée', a affirmé à Genève le directeur général de l'OIT Guy Ryder.
Jeunes davantage touchés
Le chômage devrait s’accroître de quelque trois millions de personnes dans le monde, en 2015, et de huit millions supplémentaires dans les quatre années suivantes. Si la situation de l’emploi s’est améliorée aux Etats-Unis et au Japon, elle reste difficile dans plusieurs économies avancées, surtout en Europe.
Les jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans sont tout particulièrement frappés par la crise, avec un taux mondial du chômage des jeunes de près de 13% en 2014. Quelque 74 millions de jeunes étaient à la recherche d’un emploi l'an dernier. Une nouvelle hausse est attendue dans les années à venir.
Chute du prix du pétrole
La chute brutale des prix du pétrole et du gaz, si elle dure, pourrait améliorer les perspectives d’emploi dans de nombreuses économies avancées et dans plusieurs pays asiatiques. A l’inverse, elle va avoir un impact considérable sur les marchés du travail des grands pays producteurs de pétrole et de gaz, surtout en Amérique latine, en Afrique et dans le monde arabe, indique l'OIT.
Le rapport indique aussi que les inégalités de revenus à l'échelle mondiale vont continuer de s’amplifier: les 10% les plus riches vont gagner 30 à 40% du revenu total tandis que les 10% les plus pauvres vont gagner de 2 à 7% du revenu total.
Risque de troubles sociaux
Ces tendances ont miné la confiance dans les gouvernements et maintenu le risque de troubles sociaux à un niveau élevé, met en garde le rapport. L’instabilité sociale est particulièrement aiguë dans les pays où le chômage des jeunes est élevé ou en hausse rapide.
/ATS