Les autorités russes s'attachaient mercredi à enrayer le plongeon historique subi par le rouble, à la veille d'une intervention très attendue de Vladimir Poutine. Le président russe se trouve confronté à une crise économique sans précédent en quinze ans de pouvoir.
Après avoir chuté de 9,5% lundi et de 7% mardi, du jamais vu depuis la crise financière de 1998, le rouble retrouvait de timides couleurs.
Le premier ministre Dmitri Medvedev qui, encore la semaine dernière, conseillait aux ménages la patience, a présidé mercredi sa deuxième réunion de crise en deux jours, avec cette fois les patrons des groupes exportateurs qui pèsent lourd sur le marché des changes.
Il s'est surtout employé à rassurer les investisseurs qui redoutent des mesures étatiques pour encadrer les échanges du rouble, rejetant toute "régulation excessivement stricte".
La banque centrale de Russie a annoncé une série de mesures destinées à "soutenir la stabilité du système financier". Cette liste de sept mesures techniques présentées dans un communiqué vise en particulier à faciliter l'accès aux devises étrangères et à protéger les banques des pertes comptables qui pourraient les fragiliser.
Le ministère des Finances a pour sa part annoncé qu'il allait vendre des devises à sa disposition, jugeant le rouble "extrêmement sous évalué".
Déjà en rebond avant ces annonces, le rouble a accéléré sa progression. Le dollar valait vers 16h00 61,14 roubles contre 67,88 roubles la veille et l'euro 76,56 roubles contre 85,15 roubles.
Depuis le début de l'année, la devise russe a perdu la moitié de sa valeur, conséquence d'une année d'isolement croissant de la Russie pour cause de crise ukrainienne et de la dégringolade des prix du pétrole, principale source de revenus de l'Etat. Le choc monétaire du début de semaine commence déjà à se répercuter sur les prix.