Le pro-européen Arseni Iatseniouk a été désigné à la tête du gouvernement ukrainien. Solennellement dévoilé mercredi soir par le conseil du Maïdan, qui regroupe les leaders politiques de la contestation, de la société civile et des groupes radicaux, le nouveau gouvernement réunit plusieurs personnalités issues du mouvement de protestation.
Le conseil a également désigné plusieurs ministres à des postes stratégiques, dont Oleksander Chlapak au ministère des Finances et Andriy Dechtchitsia aux Affaires étrangères. Andriy Paroubi, chef de la force d'auto-défense de Kiev pendant la contestation, devient secrétaire du Conseil de la défense et de la sécurité nationale. Ces nominations doivent être confirmées au parlement jeudi.
La nouvelle équipe aura fort à faire pour répondre aux menaces multiples. Les tâches les plus urgentes concernent le retour à une vie normale pour le peuple ukrainien, le risque de défaut de paiement et le rétablissement de la confiance des investisseurs. Il faudra aussi gérer les tendances séparatistes dans l'est et le sud du pays, en particulier dans la péninsule pro-russe de Crimée.
Moscou inspecte ses troupes
Mercredi, le président russe Vladimir Poutine a ordonné une inspection surprise des troupes des districts militaires de l'Ouest et du Centre, non loin de l'Ukraine, pour vérifier leur aptitude au combat. Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a précisé que l'opération, qui durera jusqu'au 3 mars, "n'était pas liée aux événements en Ukraine".
La situation demeurait tendue à Simferopol, chef-lieu de la Crimée, où des milliers de pro et d'anti-russes se sont retrouvés face-à-face devant le siège du Parlement local, échangeant des insultes et agitant des drapeaux russes d'un côté et ukrainiens de l'autre.
Les pro-russes réclament l'organisation d'un référendum sur le statut de la Crimée, hypothèse rejetée par le président du Parlement de Crimée Volodymyr Konstantinov.
Trois anciens présidents ukrainiens ont accusé dans un communiqué la Russie d'"intervenir directement dans la vie politique de la Crimée". Moscou doit "faire preuve de respect pour les choix du peuple et du gouvernement ukrainien", écrivent Leonid Koutchma, Viktor Iouchtchenko et Léonid Kravtchouk.