Le patron de Microsoft Steve Ballmer va passer la main d'ici un an, laissant derrière lui un groupe qui est tombé du Panthéon des entreprises technologiques après avoir raté le tournant des appareils mobiles et des réseaux sociaux.
M. Ballmer, âgé de 57 ans et entré chez Microsoft en 1980, était devenu directeur général en 2000, prenant la suite du cofondateur Bill Gates. Il va rester aux commandes opérationnelles du groupe jusqu'à la désignation d'un successeur.
"Il n'y a jamais de moment parfait pour ce type de transition, mais le moment est venu", a commenté M. Ballmer dans le communiqué dont la formulation suggère que ce n'est pas lui qui a choisi le calendrier de ce départ.
"Je vais travailler étroitement avec les autres membres du conseil d'administration (CA) pour identifier un nouveau formidable directeur général", a pour sa part laconiquement commenté Bill Gates, président du CA.
L'action s'envole
L'action du groupe s'envolait de plus de 7% à 34,69 dollars en début de séance à Wall Street vendredi, signalant que les investisseurs étaient enthousiastes à l'idée du départ de M. Ballmer.
Dans l'ensemble, les commentaires n'étaient pas tendres, vendredi, sur son bilan chez Microsoft, en perte de vitesse depuis plusieurs années.
Des béni-oui-oui
"Cela fait longtemps que cela aurait dû arriver. Microsoft était clairement sur la mauvaise pente depuis un moment et a raté le virage de la mobilité", sans parler des réseaux sociaux, critique Roger Kay, analyste de Endpoint Technologies Associates.
Selon lui, la gestion de M. Ballmer s'est traduite par un exode de cerveaux et "il ne reste plus que des béni-oui-oui dans la direction du groupe". "Ça va être très difficile de trouver quelqu'un capable de redresser Microsoft", poursuit Roger Kay.
Résultats décevants
Dans une note d'analystes, la banque Citigroup dit s'attendre à ce que le nouveau patron soit choisi hors de l'entreprise et souligne que "certains investisseurs ont longtemps fantasmé sur ce départ".
Le groupe a publié ses derniers résultats annuels en juillet: son bénéfice a augmenté de 29% à 21,9 milliards de dollars sur l'exercice décalé 2012-2013, largement en deçà des attentes des analystes, tout comme les ventes.