Le patron de Saint-Gobain ne veut pas abîmer Sika

"Je vous l'assure: la culture d'entreprise de Sika va rester, la marque va rester, le siège sera maintenu en Suisse". C'est ce que déclare samedi le président-directeur général de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, dans une interview dans "Le Temps".

Le patron du groupe français affirme en outre qu'il n'y a ni plan de restructuration ou de réduction des coûts du personnel prévus pour le fabricant zougois de spécialités chimique Sika, dont Saint-Gobain a racheté les parts de l'actionnaire majoritaire, rencontrant l'opposition de la direction et d'une partie du conseil d'administration.

Produits complémentaires

M. de Chalendar assure au contraire qu'il entend faire croître Sika par des synergies: "Saint-Gobain n'est pas là pour abîmer la magnifique entreprise que constitue Sika". Il souligne que l'entreprise zougoise propose des produits de niche "parfaitement complémentaires" du groupe français et il n'exclut pas que l'activité de laboratoire de Sika soit augmentée, admettant toutefois qu'il est encore trop tôt pour établir des plans définitifs.

Le patron de Saint-Gobain rappelle l'importance de la présence de son groupe en Suisse: "nous sommes présents en Suisse depuis 80 ans et réalisons un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros avec quelque 2000 collaborateurs". Il rappelle aussi que plusieurs entreprises suisses du groupe français ont conservé une grande autonomie.

Transaction liante

La prise de contrôle de Sika il y a une dizaine de jours avait créé la surprise et la colère de la direction et des administrateurs indépendants. La transaction, "confidentielle, mais liante", s'est faite avec les héritiers de la famille fondatrice Burkard-Schenker, l'actionnaire majoritaire.

Le groupe français offre 2,75 milliards de francs pour 16,1% du capital, qui lui permettent de détenir 52,4% des droits de vote. Le délai de six mois pour la concrétisation "n'est pas du tout lié à une quelconque clause du contrat d'acquisition, mais au délai nécessaire pour que les autorités de la concurrence puissent se prononcer", processus pour lequel M. de Chalendar "ne prévoit pas de difficultés".

/ATS


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