Les Services industriels de Genève (SIG) et la société Ennova, spécialisée dans la production d'énergie éolienne, ont décidé de mettre un terme à leur collaboration d'ici à la fin de l'année. Les deux parties ont annoncé mardi "rompre à l'amiable les contrats les liant".
Selon l'accord trouvé après plusieurs jours de négociations, les SIG vont vendre aux dirigeants et actionnaires actuels d'Ennova la part de 20% qu'ils détiennent dans le capital de la société de production d'énergie éolienne. Le prix de ce rachat n'a pas été divulgué. Les SIG avaient acquis un cinquième d'Ennova pour 13 millions de francs.
Les actionnaires et dirigeants d'Ennova vont également racheter les participations des SIG dans les sociétés des projets développés par Ennova. Les SIG n'auront ainsi plus aucun lien avec le spécialiste de l'énergie éolienne. Le conseil d'administration des SIG doit encore approuver l'accord. Il se réunira jeudi.
Les contrats des SIG avec Ennova ont beaucoup fait parler d'eux. Il y a un peu plus d'un mois, le directeur général des SIG André Hurter avait donné sa démission après avoir pris connaissance de plusieurs audits qui révélaient des investissements à risque dans l'éolien jurassien et des dysfonctionnements dans l'entreprise semi-publique.
Deux enquêtes administratives ont été ouvertes contre le directeur financier des SIG et un ancien membre de la direction générale de l'entreprise. Outre les 13 millions de francs dépensés pour l'acquisition de 20% du capital-actions d'Ennova, les SIG ont aussi avancé 33 millions de francs à la société pour financer les études de faisabilité.
Lors de l'annonce de la démission de M.Hurter, le président du conseil d'administration des SIG Alain Peyrot avait qualifié l'entreprise de "vache à lait" d'Ennova. Il avait souligné que les 46 millions de francs qui avaient été investis dans Ennova n'avaient pas permis de produire un seul mégawatt d'énergie éolienne.