La livraison de pizzas "allemandes" en Suisse est désormais formellement soumise au dédouanement. L'administration des douanes a décidé de serrer la vis en contraignant les fast-food du sud de l'Allemagne à annoncer leurs livraisons au-delà de la frontière, où le prix d'une pizza passe parfois du simple au double.
Les livraisons de pizzas allemandes à bas prix étaient jusqu'ici tolérées à la frontière. Ce n'est désormais plus le cas sans un dédouanement, directement à la frontière ou sous forme électronique.
Selon Walter Pavel, porte-parole de l'Administration fédérale des douanes (AFD), cité samedi par le quotidien "Blick", "à l'instar d'autres marchandises, les pizzas doivent dès maintenant être également déclarées" et une simple annonce orale de leur livraison ne suffira pas. Par cette mesure douanière, la Suisse veut restreindre la concurrence déloyale.
Plusieurs compagnies de livraison de pizzas du sud de l'Allemagne, mais frontalières avec la Suisse, ont été récemment informées de cette nouvelle directive par lettre recommandée adressée par le Département fédéral des Finances (DFF). Cette mesure "est valable pour toute la Suisse", a confirmé samedi à l'ats Roland Meier, porte-parole du DFF. Mais ce dernier n'a pu préciser si cette directive était aussi déjà appliquée en France et en Italie voisines.
Le "Blick" a comparé le prix d'une pizza à Bad Säckingen, à la frontière mais du côté allemand, avec les tarifs pratiqués par exemple à Rheinfelden (AG), à quelques kilomètres seulement, en Suisse. Si le prix moyen d'une pizza se situe entre 8 francs et 9,20 francs outre-Rhin, la même pizza coûte entre 13,50 et 15 francs en Suisse. Selon les calculs du quotidien zurichois, la différence de prix est encore plus criarde pour les spaghettis: jusqu'à dix francs.