Les ventes interdites d'alcool aux mineurs baissent, si l'on en croit les achats tests menés l'an dernier. Le bilan n'est toutefois pas toujours rose. Les fêtes, les bars et les manifestations sportives affichent un taux plus élevé en 2012 qu'en 2011. Et la Suisse romande fait pâle figure.
Pas moins de 6000 achats tests ont été effectués en 2012 dans tous les cantons, sauf le Jura. Dans 1700 cas, de l'alcool a été vendu illégalement à des moins de 16 ans (bière et vin) ou de moins de 18 ans (spiritueux).
Ce taux de 28,8% est en deçà de tous les résultats affichés depuis l'an 2000 (moyenne de 31,1%). Il était encore de 83,5% en 2000. Le Tessin affiche le pourcentage le plus prometteur (17,7%), suivi de la Suisse alémanique (27,8%) et de la Suisse romande (39%), selon les chiffres publiés jeudi par la Régie fédérale des alcools.
Sans surprise, les ventes illégales ont davantage lieu après 19h00 (33,4%) qu'en journée (21,9%). Ce qui peut amener de l'eau au moulin des partisans d'une interdiction de vente nocturne, récemment défaits au Conseil national.
Cibler les achats
Plus on s'intéresse à un point de vente sensible, plus on s'aperçoit que la loi y est facilement contournée. Ainsi les ventes aux mineurs ont augmenté dans les fêtes (de 50,3% à 54,1%), dans les bars (de 42,8% à 44,7%) et dans les manifestations sportives (de 30,6% à 38%).
En revanche, les taux baissent là où les efforts se sont intensifiés. Ils sont passés de 26,6% à 16,6% pour les stations-service, de 37,4% à 21,5% dans les "take away", de 37,9% à 27,8% dans les kiosques, de 26,7% à 23% dans les cafés et restaurants et de 25,7% à 22,9% dans les chaînes de magasins.
Pas d'amendes possibles
La régie fédérale se réjouit des baisses obtenues, qu'elle explique par la conduite constante d'achats tests accompagnés d'efforts de sensibilisation et de formation du personnel. Cette méthode a toutefois ses limites. Des mesures administratives comme un retrait de patente sont certes possibles.
Mais les résultats des achats tests ne peuvent pas être utilisés comme preuves dans une procédure pénale et ne peuvent donc pas déboucher sur des amendes. La révision de la loi sur l'alcool, en discussion devant le Parlement, devrait offrir une base légale.