Libération a obtenu une rallonge de 10 millions d'euros (12 millions de francs) de ses repreneurs pour compléter le financement d'un plan de départs volontaires massifs et un lourd déficit d'exploitation. Le quotidien français veut se relancer avec une équipe réduite.
"Nous avons une perte d'exploitation de 9 millions, et 11 millions de coûts exceptionnels liés au plan de départ, soit un résultat négatif de 20 millions. Mais il est financé" par les repreneurs Bruno Ledoux et Patrick Drahi, a annoncé mercredi François Moulias, président du directoire.
Au bord de la faillite, le quotidien a déjà été renfloué fin juillet à hauteur de 18 millions d'euros: 14 millions apportés par le milliardaire Patrick Drahi, patron du groupe Altice (Numericable, SFR), le reste par l'homme d'affaires Bruno Ledoux et des associés.
Ces derniers ont accepté d'apporter 10 millions supplémentaires "au vu du projet de développement, un développement sur tous les supports, radio, télé et événements. Ainsi qu'une politique de croissance externe pour constituer un groupe multimédias et multimarques, avec de premières acquisitions qui pourraient avoir lieu dès 2015", a précisé mercredi le directeur opérationnel Pierre Fraidenraich.
Le déficit global de 20 millions de francs est donc financé par les 18 millions levés cet été et les 10 millions de rallonge annoncés.
Le plan de départs volontaires a attiré plus de candidats que prévu. Quelque 102 salariés se sont portés candidats, sur 238, ont indiqué la direction et les syndicats.
Le nombre de départs est le double de ce qu'avaient prévu les repreneurs cet été, quand ils tablaient sur une cinquantaine de départs. Il est aussi supérieur aux 93 suppressions de postes annoncés par la direction mi-septembre. Les candidats au départ doivent attendre l'aval de l'administration.
"Cet afflux de départ démontre que les gens ne sont pas convaincus par le projet de la direction et que les perspectives de travail et de développement ne convainquent pas la rédaction pour assurer la pérennité du titre", a-t-on commenté de source syndicale.
"Mais nous allons réembaucher, pour arriver à 130 cartes de presse et 180 salariés en tout", a nuancé le directeur de la rédaction Laurent Joffrin, en rappelant qu'il n'y avait "aucun départ contraint".