Les châtaignes ne sont pas à la fête. Non seulement les récoltes sont faibles en raison de la guêpe à la galle, mais en plus les fruits qu'on trouve sur le marché ne sont pas toujours de bonne qualité. L'Office fédéral de la sécurité alimentaire veut intervenir.
Les Suisses mangent près de 2000 tonnes de châtaignes chaque année, selon les statistiques de l'Administration fédérale des douanes, surtout sous forme de vermicelles ou achetées dans des cabanes au coin de la rue, grillées sur un brasero.
Pourtant la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Par exemple, plus d'un tiers des fruits récoltés dans le canton de Soleure en 2013 contenaient des vers et près de 15% étaient moisis, selon le rapport annuel du laboratoire cantonal, confirmant une information publiée par le "SonntagsBlick".
Pour parer à cette médiocrité, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OFSA) a mis sur pied un groupe de travail chargé d'harmoniser les exigences de qualité. Ce dernier est formé de chimistes cantonaux responsables du contrôle des denrées alimentaires. "Des mesures seront proposées pour la récolte 2016", a indiqué à l'ats Sabina Helfer, porte-parole de l'OFSA.
"Le problème des vers dans les châtaignes existe depuis toujours, a dit à l'ats Marco Conedera, spécialiste du châtaignier à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. Mais le problème est facilement contournable: "Il suffit de passer les fruits à l'eau chaude après la récolte".
Le spécialiste voit une autre raison dans cette mauvaise qualité: la pénurie, sans doute. Comme la demande est forte et les prix élevés, de nouveaux fournisseurs sont sollicités hors du réseau normal. Et ce ne sont pas forcément des professionnels", lance le Tessinois.
L'été pourri, mais aussi la guêpe à galle viennent expliquer cette pénurie. Les cultures au Tessin, en Valais et dans le canton de Vaud sont décimées depuis le début des années 2010. Au Tessin, la récolte a chuté de 60 tonnes en 2006 à quelques centaines de kilos en 2014.
La guêpe à galle a été découverte au Tessin en 2009 pour la première fois. Les arbres ne meurent pas, mais leur productivité et leur capacité de résistance sont fortement amoindries.