Moritz Leuenberger critique le retrait de Swiss de Bâle

Le président de la Fondation Swiss Aviation, Moritz Leuenberger, se montre critique envers le retrait prévu de Swiss de l'aéroport de Bâle-Mulhouse. Lufthansa, maison-mère de la compagnie helvétique, a récemment annoncé vouloir voler à la place avec sa nouvelle compagnie à bas coûts Eurowings.

"Voilà précisément ce que l'on voulait éviter lors de la vente de Swiss à Lufthansa il y a neuf ans", a expliqué l'ancien ministre des transports dans une interview accordée à la "Schweiz am Sonntag". "Le fait que les vols de Swiss - opérant avec du personnel suisse - soient remplacés à partir de 2015 par une nouvelle compagnie à bas coûts employant du personnel moins payé reste quoi qu'il en soit négatif", souligne M. Leuenberger.

L'ancien conseiller fédéral a lui-même appris la nouvelle par la presse et estime que la communication sur le sujet a été "très maladroite". La Fondation Swiss Aviation n'a eu aucune influence sur la décision, précise-t-il.

"Nous sommes une sorte de conseil consultatif sans compétences entrepreneuriales", explique M. Leuenberger. "Lors de la prochaine réunion de la Fondation en septembre, le sujet sera toutefois évoqué de manière critique avec les responsables de Swiss".

La Fondation Swiss Aviation a été créée en 2005 dans le cadre de la cession de la compagnie aérienne Swiss au groupe allemand Lufthansa, pour une durée de dix ans. L'organisme a principalement une fonction d'observateur et a pour but d'accompagner le développement de Swiss et du transport aérien en Suisse.

"Prix plus important que la croix"

"Il y a dix ans, un retrait de l'aéroport de Bâle aurait provoqué un tollé", souligne l'ancien conseiller fédéral. Selon lui, la population suisse s'identifie moins à sa compagnie. "Le prix et la disponibilité des vols deviennent plus importants que la croix sur l'aileron".

Selon Moritz Leuenberger, le danger pour Swiss provient aujourd'hui moins de Lufthansa que des compagnies des Etats arabes. "L'indépendance de Swiss et le raccordement de la Suisse ne sont aujourd'hui pas menacés par Francfort, mais par les pays du Golfe ou par Istanbul", souligne-t-il.

En conséquence, le mandat de la Fondation, qui expire l'an prochain, devrait être adapté - au niveau de la forme et du contenu - à ce développement, estime-t-il.

/ATS


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