De nouvelles valeurs-limites ont été établies dans le cadre de la pollution au mercure qui touche la zone d'habitation de Turtig, dans la commune de Rarogne près de Viège (VS). Elles permettent de mieux prendre en compte les risques pour la santé des enfants.
La pollution au mercure dans le Haut-Valais est d'une ampleur inédite en Suisse. Il a donc fallu établir de nouvelles valeurs-limites et de nouveaux seuils d'investigation, notamment en ce qui concerne les enfants, ont indiqué lundi à la presse le canton et l'entreprise Lonza.
Sur la base d'études internationales, la station de recherche fédérale Agroscope de Reckenholz-Tänikon a conclu que les risques pour des enfants jouant régulièrement sur un sol pollué sont possibles à partir de 2 milligrammes par kilo de terre. Ce seuil a été approuvé en février dernier par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), ont indiqué les autorités.
Cela signifie que les 18 parcelles de la zone d'habitation de Turtig présentant une concentration de mercure allant de 2 à 5 milligrammes par kilo de terre seraient potentiellement à risques pour les enfants qui ingéreraient ou inhaleraient de la terre. Ces risques doivent toutefois encore être analysés, précise le canton.
Malgré le risque possible, les dix-huit parcelles ne doivent pas forcément être dépolluées. A l'instar des 18 autres terrains avec une concentration de 0,5 à 2mg/kg, elles font l'objet de recommandations, de restrictions d'utilisation, voire d'assainissement.
Le canton se retrouve là dans une situation paradoxale, a souligné Cédric Arnold, chef du service valaisan de protection de l'environnement: un seuil d'assainissement de 5mg/kg et des risques possibles avec 2mg/kg déjà. "Nous devons notamment discuter avec l'Office fédéral de l'environnement pour éventuellement revoir le cadre légal", a t-il indiqué.
Les terrains investigués depuis 2013 à Turtig se situent dans les environs du canal d'évacuation dans lequel l'entreprise Lonza a déversé du mercure entre les années 1930 et 1973. Les résultats cumulés montrent qu'à l'heure actuelle, treize parcelles sur 82 présentent une concentration de mercure de plus de 5 milligrammes par kilo. Celles-là doivent être obligatoirement assainies.
Trente-six autres présentent une concentration de mercure de 0,5 à 2 mg/kg. Enfin, aucune pollution n'apparaît sur 33 parcelles. Les analyses vont se poursuivre pour les seize terrains restants, a précisé le canton.