Le gouvernement grec a annoncé mercredi le dépôt d'un projet de loi réorganisant tout l'audiovisuel public en Grèce autour d'une nouvelle entité baptisée Nerit. Cette annonce intervient après la fermeture autoritaire la veille de la radiotélévision publique ERT.
Ce projet de loi doit être discuté par les trois partis de la coalition gouvernementale et sera déposé au parlement pour être adopté. Il prévoit la constitution "d'une société anonyme publique appartenant à l'Etat", mais qui "a sa propre organisation administrative et économique et est sous l'égide de l'Etat", selon le premier article de ce projet de loi.
"On ferme une chose qui était louche et qui a été construite d'une manière fausse", a lancé le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou. Il a présenté ce projet de loi aux seuls correspondants de la presse étrangère, les journalistes grecs observant une grève de 24 heures.
De leur côté, les syndicalistes et le leader de l'opposition Alexis Tsipras (gauche radicale, Syriza) souhaiteraient notamment obtenir du président grec Carolos Papoulias qu'il ne signe pas le décret "à contenu législatif" de la veille. Ce dernier, abusivement baptisé décret présidentiel, est en fait une bizarrerie permise par la constitution grecque en cas de "situation exceptionnelle". Il doit être transformé en loi sous 40 jours.
Diffusion sur internet
La fermeture autoritaire d'ERT a été décidée seulement par la Nouvelle-Démocratie de M. Samaras. Les deux autres partis de la coalition gouvernementale, les socialistes Pasok et la gauche modérée Dimar ont exprimé leur désaccord.
De leur côté, les salariés des chaînes ERT continuaient leurs émissions mercredi. Mais celles-ci sont uniquement accessibles sur internet et sur un canal local prêté par le parti communiste, selon un journaliste de l'AFP.
Quant à l'Union européenne de radio-télévision (UER), elle a demandé à la Grèce d'annuler sa décision de fermer les chaînes de la radio-télévision publique ERT.