Un effondrement de Raiffeisen pourrait nuire au système bancaire helvétique. Forte de ce constat, la Banque nationale suisse (BNS) a inscrit la coopérative saint-galloise dans la liste des banques dites d'importance systémique, soit cruciales à la bonne marche du système bancaire et de l'économie helvétique.
Cette décision ne constitue pas une surprise. La mesure n'étonne pas non plus le directeur général de Raffeisen. "Elle est compréhensible et l'on s'y attendait", a relevé Pierin Vincenz lors d'une conférence téléphonique.
Raiffeisen est à même de générer davantage de fonds propres, poursuit le directeur général, en allusion avec les exigences en capital plus élevées qui découlent de cette mesure. Le groupe se veut confiant à cet égard: il compte sur ses bénéfices, mais également sur des instruments via le marché des capitaux.
Elles sont contraintes, en sus, de disposer de plus de liquidités pour garantir "une meilleure capacité d'absorption des chocs" et "respecter leurs obligations de paiement même si elles se trouvent dans une situation exceptionnellement difficile".
Aux yeux de l'établissement, "l'importance systémique souligne la très bonne position de Raiffeisen sur le marché bancaire suisse". Avec ses 305 banques autonomes et une somme de bilan de 183 milliards de francs au terme du premier semestre 2014, le groupe figure parmi les plus grands prestataires de services bancaires de Suisse, se targue-t-il.
Dans son bilan semestriel, Raiffeisen ne chiffre pas les coûts qu'engendreront les exigences réglementaires supplémentaires. Le résultat d'exploitation a progressé de 1,3% à 1,4 milliard de francs. Quant aux fonds de la clientèle, ils se sont accrus de 1,9% à 140,7 milliards. Les charges ont augmenté de 2,3% à 867 millions.
In fine, la banque a dégagé un bénéfice net de 363 milllions de francs, en baisse de 1,5% en comparaison annuelle. Son bénéfice brut a quasiment stagné (-0,2%) à 533 millions.