"Une moisson de données" ont déjà été récoltées par Philae, a annoncé jeudi Marc Pircher, directeur du CNES à Toulouse. Le petit robot faisait l'objet d'un check-up pour vérifier son arrimage au sol et l'état de ses instruments après son atterrissage mouvementé mercredi sur le noyau de la comète "Tchouri".
"Les analyses magnétiques révèlent que Philae a effectué trois atterrissages à 15h33, 17h26 et 17h33" (GMT), a annoncé jeudi matin l'Agence spatiale européenne dans un tweet. La veille, l'ESA avait déjà évoqué l'éventualité d'un double atterrissage.
Les harpons du robot laboratoire ne se seraient pas activés, ce qui aurait provoqué ces rebonds. Mais les responsables du programme européen restent optimistes.
Le président du CNES (Centre national d'études spatiales) Jean-Yves Le Gall a relativisé le problème, soulignant que "l'information la plus importante, c'est qu'on est bien posé. Ensuite, on va voir ce qu'on fait sur les harpons. On est en train de faire une sorte de check-up de Philae".
Au deuxième rebond, le robot est allé se coincer dans une zone assez accidentée, le long d'une paroi rocheuse, "à un endroit où on ne voulait surtout pas qu'il se pose parce qu'il n'y a pas beaucoup de lumière, seulement une heure trente de jour toutes les douze heures", a déclaré Marc Pircher, directeur du CNES à Toulouse, lors d'un point de presse.
"Philae est maintenant un peu de guingois, apparemment sur deux pieds au lieu de trois, complètement incliné. La chance qu'on a, c'est qu'il s'est retrouvé avec les antennes vers le ciel, ce qui fait que la communication marche bien avec Rosetta", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, sa pile "fonctionne bien et lui fournit de l'énergie", a précisé Philippe Gaudon, chef du projet Rosetta au CNES à Toulouse. "Nous pouvons lui envoyer des commandes et il nous envoie des données", a-t-il déclaré.
Avant d'insister: "Notre priorité est de continuer à faire des analyses scientifiques sans rien bouger". Le robot va radiographier l'intérieur de la comète, étudier son magnétisme, faire des images du sol, analyser les molécules complexes dégagées par la surface.
"On est parfaitement heureux (...), on a déjà une moisson de données extraordinaire!" s'est réjoui Marc Pircher. La mission de Philae est notamment de faire des prélèvements qui donneront des informations sur les origines du système solaire, voire sur l'apparition de l'eau et de la vie sur Terre.