Pas moins de trois quarts des Suisses estiment que les salaires des dirigeants d'entreprises doivent être plafonnés, révèle un sondage du cabinet de conseils Hostettler kramasch partner (hkp). Si leur opinion n'a pas changé sur la question par rapport à l'an passé, ils ne sont plus que 47% à juger qu'il appartient à l'Etat de fixer les règles.
Lors de la 3e enquête sur la question qui avait été menée l'an passé avant la votation sur l'initiative Minder contre les rémunérations abusives, la proportion de personnes jugeant qu'il incombait à l'Etat de fixer des règles en matière de rémunérations des dirigeants d'entreprise s'était fixée à 61%, écrit mardi hkp. Et le cabinet de conseils d'observer un changement de climat.
La situation a nettement changé pour l'initiative "1:12 - pour des salaires équitables" par rapport à celle qui a précédé le vote populaire sur l'initiative Minder. Déposé en mars 2011, le texte de la Jeunesse socialiste soumis au vote du peuple le 24 novembre prochain veut empêcher que, dans une même entreprise, un employé gagne moins en un an que son patron en un mois.
Selon le sondage effectué à fin juillet auprès de 1000 personnes, les Suisses estiment certes majoritairement qu'il serait utile d'instaurer un plafonnement des salaires, mais seuls 5% d'entre eux souhaiteraient le voir corrélé aux salaires les plus bas. Tant la manière de définir cette limite maximale que son montant ne font l'objet d'un consensus.
Large fourchette
Concernant le montant du plafonnement, hkp évoque une fourchette d'une grande largeur, soit entre 100'000 francs et 20 millions. Toutefois, le chiffre le plus souvent cité avoisine le million de francs.
Pour plus de la moitié des sondés, les émotions jouent un rôle prépondérant dans le débat, plus que les faits. Mais hkp signale toutefois un écart "étonnamment important" entre Romands et Alémaniques. Alors que les premiers jugent à seulement 40% le débat émotionnel, les seconds sont 62% à le penser.