Le numéro un mondial de l'horlogerie, Swatch Group, signe un nouvel exercice record, sans dépasser toutefois la barre initialement escomptée des 9 milliards de francs de ventes. Son chiffre d'affaires brut a bondi de 8,3% l'an dernier à 8,817 milliards. L'optimisme est de mise pour cette année.
"Avec le fort démarrage de toutes les marques durant les premiers jours de janvier, une croissance dynamique pour 2014 est attendue", relève le géant biennois dans un communiqué publié vendredi. Cette petite phrase apaise les craintes qui s'amoncellent pour le secteur du luxe et ravive le titre à la Bourse suisse. L'action Swatch Group engrangeait 4,19%, à 572,5 francs en fin de matinée.
Pour l'exercice 2013, la multinationale escompte de bons résultat opérationnel et bénéfice. Ces chiffres seront dévoilés d'ici au 20 février, tandis que le rapport annuel doit être publié le 20 mars.
Comme anticipé, la vigueur du franc face au dollar et au yen a pesé sur les ventes. Le directeur général, Nick Hayek, avait tempéré ces derniers mois les attentes du marché en raison des aléas monétaires, prévenant que l'objectif des 9 milliards de francs de revenus annoncé en début d'année passée ne pourrait être atteint.
Les taux de change défavorables ont ainsi amputé les revenus de plus de 100 millions de francs au cours de la seconde moitié de l'année, précise l'entreprise aux 20 marques, parmi lesquelles Omega, Tissot, Longines ou encore Blancpain. En devises locales, la croissance annuelle s'est inscrite à 9,1%, ajoute-t-elle.
Swatch Group publie cependant "des chiffres très honorables étant donné les inquiétudes sur la situation en Chine", selon Jon Cox, analyste chez Chevreux. Les ventes 2013 se révèlent en outre conformes aux prévisions des spécialistes interrogés par l'agence financière AWP, lesquels tablaient sur des recettes de l'ordre de 8,7 à 8,9 milliards de francs. Et elles demeurent nettement supérieures à celles du secteur.
Concernant la production encore, Swatch Group ne fournit pas d'indications sur les conséquences de l'incendie qui s'est produit fin décembre au sein de sa filiale ETA à Granges (SO).
Les dégâts étaient considérables: le feu a entièrement détruit l'atelier de galvanisation, qui consiste à recouvrir une pièce d'une couche de zinc pour la protéger contre la corrosion. L'entreprise peut se replier sur d'autres fabriques, ce qui demande néanmoins une réorganisation, avait indiqué Nick Hayek.