Les économistes d'UBS maintiennent leurs prévisions de croissance de 2,1% en Suisse pour cette année. Pour l'an prochain, ils ont toutefois revu à la baisse leur pronostic, anticipant un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 2,2%, contre +2,4% précédemment. La grande banque met en garde contre le déficit de personnel qualifié.
"Compte tenu de la consolidation de la reprise en Europe", on table cette année sur une poursuite du développement positif du secteur des exportations, a indiqué lundi à Zurich l'établissement en publiant sa dernière enquête "UBS Outlook Suisse". L'utilisation en hausse des capacités pourrait entraîner une augmentation des investissements.
Pour l'ensemble de cette année, UBS s'attend à un total des investissements de 3,1%. L'inflation devrait s'élever à 0,2% (0,7% en 2015) et le taux de chômage à 3,2%. Pour 2015, ce dernier coefficient devrait demeurer identique.
UBS pointe du doigt le manque de personnel qualifié qui risque de s'amplifier ces prochaines années. "Au cours des dix prochaines années, un million de personnes va atteindre l'âge de la retraite", a déclaré Lukas Gähwiler, CEO UBS Suisse devant la presse.
"Puisque beaucoup moins de jeunes contribuent à l'essor démographique, il nous manquera, dans le cas où l'emploi continuerait son expansion, à peu près un demi-million de travailleurs. Nous devons en outre continuer à attirer les meilleures personnes, en provenance du monde entier", a-t-il ajouté.
Selon UBS, l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse va encore plus accentuer ce déficit. Le numéro un bancaire helvétique rappelle que, ces dernières années, la Suisse a profité d'une immigration annuelle nette de 20'000 personnes titulaires d'une formation tertiaire.
"Former ces personnes hautement qualifiées coûterait chaque année à la Suisse 6 à 8 milliards de francs", note la grande banque. Le pays a ainsi économisé environ un quart du budget annuel consacré à l'éducation.
Actuellement, en Suisse, 25% des habitants sont titulaires d'un diplôme universitaire. Cette part ne s'élevait qu'à 11% il y a une décennie.