L'ex-banquier suisse Pierre Condamin-Gerbier a assuré connaître une quinzaine de personnalités politiques françaises, dont des "très grands noms", ayant ou ayant eu un compte bancaire en Suisse. Il a fait ces déclarations lors d'un entretien paru dans le "Journal du Dimanche".
Cet ancien cadre de la banque Reyl & Cie, mise en cause dans l'affaire qui a provoqué la chute du ministre socialiste du Budget Jérôme Cahuzac, a déjà été entendu par des juges d'instruction français.
"Je peux simplement dire aujourd'hui qu'il y a dans cette liste de très grands noms de la politique française, des gens que l'on est habitué à voir sur les écrans de télévision", a-t-il déclaré dans une interview publiée par le Journal du Dimanche (JDD).
"Un membre éminent de l'actuel gouvernement"
"Il s'agit de personnages beaucoup plus familiers du grand public que ne l'était Jérôme Cahuzac", a-t-il ajouté. Pierre Condamin-Gerbier, qui est un militant de l'UMP a dit ne pas avoir décidé, "pour l'instant", la façon dont il rendra publique cette liste.
"J'attends que des conditions soient réunies, notamment en termes de protection et de sécurité pour ma famille", a précisé l'ancien banquier. Pierre Condamin-Gerbier avait déjà fait état de cette liste jeudi devant une commission parlementaire mais sans autre précision.
Selon le journaliste Antoine Peillon, spécialiste de l'évasion fiscale au quotidien catholique "La Croix", la liste compte des personnalités de gauche comme de droite "ainsi qu'un membre éminent de l'actuel gouvernement".
Ministres dans l'expectative
Le frère du journaliste, le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, a déclaré dimanche sur Canal+ n'avoir "aucune information" sur l'identité de ces personnalités.
"Nous avons 50 ans passés, et chacun a sa profession, ses responsabilités", a-t-il souligné. "Nous veillons chacun dans notre travail à ne pas avoir de liens sur toutes ces affaires. Un journaliste doit avoir sa liberté, un ministre ses responsabilités dans ces affaires", a-t-il ajouté.
Interrogé dimanche sur la présence d'un membre du gouvernement dans la liste de ces personnalités, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a dit ignorer si c'était le cas. Il revient "d'apporter les preuves plutôt que lancer à la cantonnade des soupçons", a-t-il déclaré lors de l'émission Le Grand Jury, RTL, LCI et Le Figaro.