La Commission européenne a confirmé mercredi que la Suisse ne participerait plus aux programmes "Horizon 2020" et "Erasmus plus" qu'au titre d'Etat tiers. Au Parlement européen, éclats et échanges houleux ont ponctué un débat sur les conséquences de la votation du 9 février qui a permis aux populistes de donner de la voix.
La Suisse ne participera au programme d'échange d'étudiants "Erasmus plus" que comme Etat tiers lors de l'année académique 2014-15. Cette annonce a été faite par le commissaire européen László Andor lors du débat à Strasbourg.
Berne a dépassé les dates d'attribution des bourses. "Ce qui implique que la Confédération ne sera pas traitée sur un pied d'égalité avec les Etats membres de l'Union", a précisé M. Andor. Quelque 10'000 étudiants suisses au total ont bénéficié du dispositif Erasmus Entre 2010 et 2013.
En outre, en l'absence d'un accord international spécifiant les conditions de son association au programme de recherche "Horizon 2020", la Suisse ne sera pas un "pays associé" en 2014, mais aussi seulement un pays tiers.
La Confédération a indiqué poursuivre ses délibérations internes sur l'extension de la libre circulation à la Croatie jusqu'au début avril.
Au Parlement européen, le débat sur les conséquences de cette votation a connu un coup d'éclat. Le député italien de droite Mario Borghezio, brandissant un drapeau rouge à croix blanche, a scandé"Liberté pour les peuples!"
"La dictature européenne doit cesser!", a tonné le politicien de la Ligue du Nord, en français et en italien, pendant le discours de Laszlo Andor. Il a ensuite été renvoyé de la salle.
Laszlo Andor a de son côté rappelé la position de l'UE selon laquelle la libre circulation des personnes "est un droit fondamental" qui "n'est tout simplement pas négociable".
Le ministre aux affaires étrangères suppléant de l'UE, le Grec Dimitrios Kourkoulas, a répété que les quotas pour l'immigration que la Suisse désire instaurer ne sont pas acceptables.
"Ne pas déresponsabiliser les Suisses"
Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts, a invité à "ne pas déresponsabiliser les Suisses". Il a prédit qu'ils "reviendront à genoux parce qu'ils ont besoin de l'Europe", car "60% des exportations suisses vont dans l'UE".