Après le premier match de la Suisse face à la Norvège, et avant celui face à l’Islande dimanche, l’émission spéciale Euro de RJB s’est rendue à Corgémont à la rencontre des joueuses du CS Vallon. Un an après ce regroupement féminin né de la fusion du FC Courtelary et FC La Suze, l’équipe d’actives féminine a terminé première de son championnat de 4e ligue et évoluera donc un échelon plus haut la saison prochaine. « On avait déjà une équipe féminine à Courtelary depuis 8 ans. On était donc déjà une entité en tant que telle, c’est surtout les actifs hommes qui avaient besoin d’un regroupement », explique Alessandra Cusignatti, membre du comité et joueuse.
« L’Euro devrait nous aider à construire l’avenir du foot féminin en Suisse »
Le club a même réussi à créer un mouvement junior 100% féminin pour assurer la relève. « En tout on essaye de créer des équipes juniors. On a actuellement une équipe en FF14 pour laquelle on cherche aussi des joueuses, et on essaye de créer une équipe en FF17, mais on se heurte encore au manque de filles. Mais l’Euro devrait nous aider à attirer des joueuses et bâtir l’avenir du foot féminin en Suisse », espère Tatiana Barbosa, joueuse et entraîneuse au sein des juniors.
« Quand on n’est pas freinées par le physique des garçons, on se développe autrement »
Anaé Bühlmann, originaire de Corgémont qui évoluait cette saison au FC Bienne en 1re Ligue et avec les M20 de Young Boys, invitée de l’émission, salue cette évolution : « ça n’existait pas encore des équipes avec que des filles quand j’étais petite, j’étais souvent la seule au milieu des garçons. Quand je suis arrivée à Young Boys, j’ai découvert une toute compétition et manière de jouer. Vu qu’on n'est pas freinées par le physique des garçons, on se développe d’une autre façon », explique celle qui va partir le mois prochain à Charleston aux États-Unis pour tenter sa chance en championnat universitaire.
Anaé Bühlmann : « Je vais aux Etats-Unis pour allier études et sport, ce qui est plus difficile en Suisse »
Les joueuses du CS Vallon ont aussi été des supportrices attentives du premier match de la Suisse dans cet Euro perdu 2-1 face à la Norvège mercredi. « Elles nous ont fait vibrer en première mi-temps, ça fait longtemps qu’on ne les a pas vu jouer comme ça. La défaite n’est pas méritée, elles ont été meilleures que la Norvège », estime Anaé Bühlmann. « Elles avaient la niaque et ont tout donné », renchérit Alessandra qui a eu les deux joueuses Iman Beney et Leila Wandeler comme élèves au collège des Platanes à Bienne. Joana Terzaroli, joueuse du CS Vallon, a apprécié de voir un stade plein, « même si on n’a pas encore d’écrans géants et fan-zones dans les grandes villes, on peut encore évoluer ».
« Clairement leurs chances contre l’Islande »
Ce premier match a, malgré la défaite, rassuré les observatrices qui estiment que les Suissesses ont « clairement leurs chances contre l’Islande » à l’image d’Anaé Bühlmann. « Ce sera dans nos cordes, mais il faudra se montrer plus déterminé sur coups de pied arrêtés, car c’est la grande force des Islandaises », a confié le préparateur physique de la Nati, le Jurassien Michel Kohler, invité de l’émission depuis le camp de base à Thoune, confiant au passage que la défenseure Viola Calligaris ne s’est pas entraînée ce vendredi en raison de quelques douleurs. La Suisse affrontera l’Islande ce dimanche à Berne (21h00) et n’aura pas le droit à l’erreur si elle veut entrevoir les quarts de finale. /jpi