Le vice-président du Comité international olympique (CIO), John Coates, est arrivé mardi à Tokyo, alors que les préparatifs des JO s'accélèrent à cinq semaines de l'ouverture de l'événement.
Avant l'arrivée de M. Coates, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté contre les Jeux dans la capitale japonaise, bien que de récents sondages montrent un affaiblissement de l'opposition de la population nippone.
Dans la journée, les organisateurs de Tokyo 2020 publieront la version finale de leurs mesures contre le coronavirus contenues dans des 'manuels' (playbooks) qui, selon eux, garantiront la sécurité des Jeux.
Ils ont déjà annoncé des mesures telles que des tests quotidiens pour les sportifs et le suivi par GPS des journalistes venant de l'étranger, dans le but de rassurer un public japonais méfiant.
Des sondages nationaux ont régulièrement indiqué que la plupart des Japonais s'opposent à la tenue des Jeux cet été, préférant un nouveau report ou une annulation. Mais avec l'arrivée début juin de la première équipe olympique --les joueuses australiennes de softball--, certains signes montrent que l'opposition aux JO diminue.
'J'espère qu'ils organiseront les Jeux avec des spectateurs', a déclaré Michiyo Saito, 54 ans, habitante de la ville d'Ota, où vivent et s'entraînent les Australiennes à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Tokyo.
'Elles sont venues de très loin, alors j'ai voulu les soutenir', a expliqué à l'AFP Mme Saito, qui faisait partie des quelque 200 personnes admises dans le stade où se déroulait un match d'entraînement de l'équipe.
Décision attendue sur les spectateurs
Un sondage réalisé début juin a révélé que la moitié de la population japonaise était favorable à la tenue des Jeux, et un autre publié lundi soir a montré que 64% des personnes interrogées étaient désormais pour la tenue des Jeux.
Selon ce sondage de la chaîne de télévision publique NHK, 31% des personnes interrogées souhaitent l'annulation des Jeux, contre 49% en mai.
Au total, 64% des personnes interrogées ont déclaré vouloir que les Jeux aient lieu, partagées presque équitablement entre une organisation à huis clos et une limitation du nombre de spectateurs. Le sondage n'a pas donné l'option d'un report, que les organisateurs ont totalement exclu.
Les organisateurs ont déjà décidé en mars d'interdire les spectateurs venant de l'étranger en raison de risques sanitaires trop élevés et doivent se prononcer ce mois-ci sur la présence de spectateurs locaux et le cas échéant, dans quelle limite.
Cette annonce devrait intervenir après une décision du gouvernement japonais au sujet du régime d'état d'urgence sanitaire en vigueur à Tokyo et dans neuf autres départements du pays, actuellement prévu jusqu'au 20 juin.
Selon des médias locaux, John Coates sera en quarantaine pendant trois jours, après quoi il sera soumis à certaines restrictions de mouvement. La quarantaine obligatoire de 14 jours imposée par le Japon aux personnes arrivant de l'étranger est assouplie pour les participants aux Jeux olympiques.
Motion de censure
Environ 84% des athlètes ont déjà été vaccinés, a déclaré M. Coates au journal Australian Financial Review avant son départ pour Tokyo. 'Nous ne pourrons jamais atteindre 100%', a-t-il admis tout en précisant que les sportifs de certains pays d'Asie et d'Afrique vont au Qatar pour se faire vacciner, tandis que des athlètes d'Amérique du Sud s'envolent vers Miami et Houston pour des injections organisées par le CIO.
Au Japon, tout a été fait ces dernières semaines pour faire baisser le nombre de cas de Covid-19. Les mesures d'état d'urgence portent essentiellement sur l'interdiction de l'alcool dans les bars et restaurants qui doivent également fermer à 20h00. L'agence de presse Kyodo a rapporté lundi soir que le gouvernement pourrait maintenir certaines restrictions à Tokyo pendant les Jeux, ce qui pourrait limiter le nombre de spectateurs pouvant y assister.
Bien que le Japon connaisse une situation sanitaire moins grave que de nombreux pays avec environ 14'000 décès recensés officiellement depuis début 2020, le gouvernement du Premier ministre Yoshihide Suga a été critiqué pour sa gestion de la crise et notamment pour la lenteur du programme de vaccination.
/ATS