Il restera 30 jours mercredi avant que Pékin n'accueille les Jeux olympiques 2022. Ces JO d'hiver auront une exposition inhabituelle.
Boycott diplomatique, coronavirus et questions autour du sort de la joueuse de tennis Peng Shuai constituent la toile de fond de la manifestation.
Avec cet événement programmé du 4 au 20 février, la capitale chinoise sera la première ville à accueillir les Jeux d'hiver après ceux d'été, reçus en 2008. Ces derniers sont plus prestigieux et étaient considérés à l'époque comme la célébration d'un pays montant en puissance. Cette fois-ci, Pékin s'attache surtout à écarter risques et polémiques.
Poursuivant une stratégie d'éradication totale du Covid-19 dans le pays, la Chine va mettre en place une « bulle sanitaire » pour les quelque 3000 sportifs et les personnes mobilisées pour l'organisation des compétitions. Malgré une promesse de Jeux « verts, inclusifs, ouverts et propres », dont doutent les militants écologistes, Pékin reste sous la menace d'un brouillard de pollution, particulièrement en hiver.
« Manipulation politique »
Quant aux controverses entourant les JO 2022, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a prévenu : « La manipulation politique de quelques politiciens occidentaux ne nuira pas à l'enthousiasme des Jeux olympiques, mais ne fera qu'exposer leur propre nullité ».
Des ONG appellent depuis longtemps à un boycott des JO pour protester contre le piètre bilan chinois en matière des droits humains. Elles pointent en particulier le traitement des Ouïghours dans la région du Xinjiang.
En décembre, l'administration Biden a annoncé qu'elle n'enverrait pas de représentation officielle aux Jeux à cause « du génocide en cours et des crimes contre l'humanité au Xinjiang et d'autres violations des droits humains ».
Pékin a prévenu que les Etats-Unis « paieront le prix » de cet affront. Cela n'a pas empêché l'Australie, le Royaume-Uni et le Canada de se joindre au boycott diplomatique, même si les sportifs de ces pays participeront bien aux compétitions.
Dossier brûlant : l'affaire Peng Shuai
Cette joueuse de tennis, spécialiste du double, a disparu pendant près de trois semaines après avoir accusé l'ex-vice Premier ministre Zhang Gaoli, de 40 ans son aîné, d'un rapport sexuel « forcé » lors d'une relation qui a duré plusieurs années. Des vidéos la montrant depuis en public en Chine n'ont pas suffi à lever les doutes sur sa sécurité et ses libertés de mouvement et d'expression.
Ces JO seront aussi les deuxièmes après ceux de Tokyo l'été dernier à se disputer sous la menace du Covid. La Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019, a établi une stratégie dite de « zéro-Covid » visant à supprimer toute propagation du virus grâce à des restrictions sévères aux frontières, de longues quarantaines et des confinements ciblés. Les 13 millions d'habitants de Xi'an doivent ainsi rester chez eux depuis près de deux semaines.
« Nous sommes inquiets »
Omicron ne devrait pas être à l'origine de ce dernier foyer, relativement restreint par rapport aux autres pays. Ce variant très contagieux constitue néanmoins un nouveau défi pour les organisateurs des JO.
Première conséquence d'Omicron : les hockeyeurs du championnat nord-américain, la NHL, ne pourront pas participer aux Jeux. « Nous sommes inquiets », a concédé David Shoemaker, secrétaire général du Comité olympique canadien. « Nous sommes confiants sur le fait que ces Jeux puissent encore se dérouler en toute sécurité, mais nous prenons les choses au jour le jour », a-t-il expliqué à un média local.
Les organisateurs ont établi un protocole drastique : tous les sportifs doivent être vaccinés, sous peine d'être placé en quarantaine pendant deux semaines en amont, subir des tests quotidiens et personne ne sera autorisé à quitter la « bulle olympique ».
Il y aura des spectateurs pour assister aux épreuves, un progrès par rapport aux JO de Tokyo, mais aucun ne pourra venir de l'étranger.
/ATS-cer