Angelica Moser et Simon Ehammer pour un exploit

Deux chances de médaille et quatre autres opportunités de finale (top 8): voilà quarante ans ...
Angelica Moser et Simon Ehammer pour un exploit

Angelica Moser et Simon Ehammer pour un exploit

Photo: KEYSTONE/ULF SCHILLER

Deux chances de médaille et quatre autres opportunités de finale (top 8): voilà quarante ans que l'athlétisme suisse ne s'était pas présenté dans d'aussi bonnes dispositions avant les JO.

Parmi les 33 sélectionnés suisses en athlétisme (un record), tous les rêves sont permis pour Angelica Moser et Simon Ehammer. La Zurichoise et l'Appenzellois figurent non seulement à la 2e place de la hiérarchie mondiale 2024 respectivement à la perche et à la longueur (avec 4m88 et 8m41). Ils ont aussi déjà démontré leur sang-froid et leurs aptitudes dans les plus grandes compétitions: la première avec notamment deux titres européens (plein air et salle), le second avec sa médaille de bronze aux Mondiaux 2022 et sa victoire au classement général de la longueur en Ligue de diamant l'an dernier.

Jamais aussi forts

Les meilleurs se tiennent de très près, et Angelica Moser elle-même observe qu'elles sont dix à pouvoir prétendre à une médaille à Paris. Ehammer - qui a renoncé au décathlon pour l'occasion - se trouve peu ou prou dans la même situation. Mais c'est la magie des disciplines techniques que de préserver souvent le plus grand suspense. Dans tous les cas, Moser comme Ehammer n'ont jamais été aussi forts et constants.

Il faut rappeler que la dernière médaille olympique suisse en athlétisme remonte à Séoul en 1988, avec le bronze de Werner Günthör au poids. A Tokyo-2021, les sprinteuses avaient fait passer le frisson chez les supporters avec la 4e place du relais 4x100 m et les 5e et 6e rangs d'Ajla Del Ponte et Mujinga Kambundji sur 100 m.

Del Ponte, blessée, n'est pas à Paris et l'aînée des Kambundji devra à nouveau se surpasser pour atteindre une finale individuelle, face à une concurrence d'outre-Atlantique redoublée. La Bernoise fera en outre son grand retour dans le relais, après deux ans d'absence. De quoi permettre à l'équipe d'ambitionner un top 5. Le podium paraît toutefois hors de portée.

Prêtes à bondir

Ditaji Kambundji a, elle aussi, les moyens de faire vibrer le camp suisse. La vice-championne d'Europe du 100 m haies vient de porter son record national à 12''40 au Stadio Olympico de Rome. Un niveau de performance qui permet d'envisager au moins une place en finale, dans une discipline qui n'a jamais été aussi dense. La cadette des Kambundji est a priori remise de ses problèmes aux ischio-jambiers qui l'ont gênée récemment.

La discrète Annik Kälin peut réserver une bonne surprise à l'heptathlon. La Grisonne est 6e mondiale avec ses 6506 points réussis à Götzis, où une blessure à un genou ne lui avait pourtant pas permis d'exprimer tout son potentiel. Entre-temps, aux Européens de Rome, elle a égalé le record de Suisse de... la longueur (6m84), la discipline forte de cette heptathlonienne qui s'illustre par ailleurs par sa régularité.

La tâche s'annonce plus compliquée pour Jason Joseph. Au top en 2022 et 2023 sur 110 m haies, le Bâlois a un peu perdu le fil ces derniers temps, malgré sa médaille de bronze - un peu 'miraculeuse' - aux Européens à Rome. Une finale olympique serait un exploit dans ces conditions.

Dès vendredi, Swiss Athletics suivra avec intérêt les évolutions de son beau trio féminin sur 800 m: Audrey Werro, Rachel Pellaud et Valentina Rosamilia sont si affûtées qu'elles ont évincé de la sélection Lore Hoffmann, qui avait, elle aussi, atteint les minima. Briller passera pour elles, en tout cas par un record de Suisse.

Révélations des championnats d'Europe de Rome avec respectivement l'or et le bronze sur 200 m, Timothé Mumenthaler et William Reais s'alignent dans une discipline où l'écart entre le niveau européen et mondial est énorme. A eux de surprendre encore!

Sur marathon, le dernier week-end de compétition, les regards seront tournés vers Fabienne Schlumpf et Tadesse Abraham. La Zurichoise sait gérer les conditions difficiles (chaleur, mode championnat, parcours exigeant), telles que celles attendues à Paris. Son 12e rang aux JO de Tokyo fut remarquable. Quant à Abraham, rappelons qu'il a terminé 7e du marathon olympique de Rio en 2016. Aujourd'hui, il a presque 42 ans et le niveau général est encore monté d'un cran. Mais le Genevois voudra réussir la dernière grande course de sa carrière.

/ATS
 

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