Noah Lyles joue évidemment les vedettes dans le dernier-né des docu-séries de Netflix sur les étoiles du sprint. Il en espère un coup d'accélérateur pour la notoriété de son sport.
Décontracté et chambreur, adepte d'un look volontiers bling-bling, mais compétiteur féroce, déterminé à effacer un jour les records d'Usain Bolt sur 100 et 200 m, Lyles fait figure de personnage idéal pour cette série en six épisodes baptisée 'Sprint', diffusée à partir du 2 juillet, à trois semaines des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).
Mais si l'Américain de 26 ans joue autant le jeu devant les caméras, c'est que l'athlétisme a selon lui cruellement besoin d'être exposé et de faire rêver en dehors de ce rendez-vous mythique où il rêve de réaliser un quadruplé historique (100, 200, 4 x 100 et 4 x 400 m).
'Il faut que tout le monde voie la situation dans laquelle nous sommes. Certes, les 1% qui sont tout en haut, nous sommes des rockstars (...) Mais nous sommes désespérément à la traîne par rapport à d'autres sports', a lancé le triple champion du monde 2023 (100 m, 200 m, 4 x 100) lors d'une présentation à New York de la série, pour laquelle Netflix et World Athletics sont partenaires.
'J'espère que tout le monde se dira +il faut investir davantage pour amener ce monde à un niveau plus élevé, parce que nous voyons ces athlètes incroyables et ce qu'ils accomplissent+', ajoute le sprinter, alors que s'ouvrent vendredi les sélections olympiques américaines à Eugene.
Montagnes russes
'Sprint' utilise les mêmes recettes que ses grandes soeurs de la F1 ('Drive to survive'), du tennis ('Break Point') ou du cyclisme ('Au coeur du peloton'): une poignée de sprinters, dont Lyles et ses compatriotes Sha'Carri Richardson et Fred Kerley, Marcell Jacobs ou Elaine Thompson-Herah, dévoilent les coulisses de la piste aux étoiles, en se laissant filmer en famille ou à l'entraînement, et en se livrant lors d'interviews plus personnelles.
La série les suit durant la saison qui précède les Mondiaux-2023 de Budapest. Pendant que Lyles fait le spectacle, l'Italien Marcell Jacobs s'ouvre lui sur ses difficultés physiques et mentales après sa surprenante médaille d'or de Tokyo, qui l'a soudain propulsé sur une autre planète.
Chaque course est revisitée avec une grosse dose d'intensité dramatique. 'Le sprint dure 10 secondes, c'est si court. Il fallait vraiment que notre narration soit bien ficelée', explique l'un des producteurs exécutifs, Paul Martin, à l'AFP.
Rien de plus facile avec Sha'Carri Richardson. A Budapest, l'athlète au caractère bien trempé est filmée au plus près avec son entraîneur Dennis Mitchell, dont la carrière a été entachée par des affaires de dopage. Et le duo va vivre des montagnes russes d'émotion, entre une demi-finale ratée, qui oblige la sprinteuse à attendre de savoir si elle se qualifie au temps, quelques minutes pour corriger le tir avant la finale et une apothéose sur le dernier 100 mètres.
Une frontière de plus en plus foue
'Sprint' débarque au milieu d'une abondance de projets à l'occasion des JO. Netflix diffusera aussi une série sur la gymnaste américaine Simone Biles et une autre sur le basket masculin. 'Tant que ce type de programme offrira quelque chose de nouveau, il y aura toujours de l'appétit', assure Paul Martin, dont la société Box to Box Films a aussi produit les séries sur la F1, le tennis et le cyclisme.
Le producteur parie même que 'la frontière entre ce type de spectacle et le sport en direct va devenir de plus en plus floue au fur et à mesure des progrès technologiques'. 'Le sport en direct va intégrer de plus en plus ces récits', assure-t-il.
/ATS