La Cour d'appel extraordinaire du Tribunal pénal fédéral a acquitté mardi l'ancien président de la FIFA Sepp Blatter et l'ex-star du football Michel Platini. Les deux hommes répondaient d'escroquerie, gestion déloyale et faux dans les titres.
La Cour d'appel a acquitté 'au bénéfice du doute' les deux accusés des griefs formulés par le Ministère public de la Confédération (MPC). Celui-ci estimait que le versement de 2 millions de francs par la FIFA en 2011 à Michel Platini ne reposait sur aucune base contractuelle. La fédération aurait ainsi été flouée. Le Parquet avait requis 20 mois d'emprisonnement contre chacun des prévenus.
Selon Sepp Blatter et Michel Platini au contraire, cette somme représentait des honoraires pour des prestations de conseil fournies entre 1998 et 2002 par l'ex-numéro 10 de l'Equipe de France à la fédération. Un accord oral aurait été passé entre les deux hommes.
Importantes indemnités
Dans son jugement, la Cour d'appel alloue 177'000 francs à Michel Platini pour ses frais de procédure. Quant à Sepp Blatter, il recevra 108'000 francs. Ces sommes seront payées par la Confédération. En outre, la FIFA est condamnée à verser 1500 francs à chacun des deux prévenus. Les frais de la cause - 131'000 francs - sont mis également à la charge de la caisse fédérale.
Réagissant au verdict, l'avocat de Michel Platini, Me Dominic Nellen, se dit satisfait de la confirmation de l'innocence de son client. 'Il n'existe aucune preuve à charge qui puisse étayer l'accusation du Ministère public. Après deux acquittements, le Parquet doit lui aussi admettre que cette procédure pénale a définitivement échoué. Michel Platini doit enfin être laissé en paix.'
Election empêchée
L'avocat a aussi souligné les conséquences personnelles et professionnelles subies par son client, alors président de l'Union des associations européennes de football (UEFA). Ainsi, 'la procédure pénale a empêché l'élection de Michel Platini à la présidence de la FIFA en 2016.'
En 2022, Sepp Blatter et Michel Platini ont déjà été acquittés en première instance par la Cour des affaires pénales du Tribunal pénal fédéral. Le présent jugement de la Cour d'appel n'est pas définitif et peut être attaqué dans les 30 jours devant le Tribunal fédéral. Le MPC n'a pas réagi dans l'immédiat.
/ATS