Pour Wembanyama, c'est déjà l'Amérique

Les fans américains de basket ne crient pas encore son nom, mais toute la NBA n'a déjà d'yeux ...
Pour Wembanyama, c'est déjà l'Amérique

Pour Wembanyama, c'est déjà l'Amérique

Photo: KEYSTONE/AP/John Locher

Les fans américains de basket ne crient pas encore son nom, mais toute la NBA n'a déjà d'yeux que pour Victor Wembanyama. Le Français est le favori pour être le no 1 de la prochaine draft.

Dire que l'engouement est énorme autour du phénomène français âgé de 18 ans est un euphémisme. Plus de 70 médias se sont accrédités pour son tout premier match aux États-Unis mardi soir, perdu (122-115) avec son club des Metropolitans de Boulogne-Levallois contre la G-League Ignite. Une équipe composée de jeunes talents, susceptibles comme lui d'être sélectionnés par une franchise en 2023.

Et ils n'ont pas été déçus du voyage: Wembanyama a déployé son immense talent avec 37 points (7 tirs primés sur 11) et 5 contres, parvenant à élever son niveau dans son duel à distance avec un autre grand espoir, Scoot Henderson, rival désigné dans la lutte au sommet de la draft.

'C'est le plus gros match de l'histoire de la G-League!', s'emballait avant le coup d'envoi, Shareef Abdur-Rahim, patron de cette ligue de développement. 'C'est très excitant. Ce n'est pas tous les ans que l'on a deux joueurs qui sont considérés comme les meilleurs espoirs de la draft, sans qu'au moins l'un d'entre eux joue à l'université', soulignait à raison cet ancien ailier-shooteur, champion olympique en 2000 avec Team USA.

En Une de SLAM

Après sa performance retentissante, dans le Dollar Loan Center, une salle de 5000 places remplie de moitié de fans de basket inspirés, qui pourront se targuer d'avoir vu les premiers pas d'un joueur hors norme (2,21 m, 2,43 m d'envergure) appelé à être le futur visage de la NBA, il s'est plié à sa deuxième conférence de presse en deux jours, dans une salle dédiée bien trop petite pour accueillir tous les journalistes.

Wembanyama, qui avait avancé que ce match et la revanche prévue jeudi seraient 'les plus importants de (sa) vie sur le plan de l'exposition au niveau mondial', ne s'est pas trompé. Ce qui a précédé - les prises d'antennes sur ESPN, la couverture du magazine référence SLAM, qui avait loué à l'époque l'énorme potentiel de LeBron James lorsqu'il était encore lycéen, les comparaisons avec Kevin Durant, Giannis Antetokounmpo voire Kareem Abdul-Jabbar, ne l'ont pas empêché de rester de marbre.

Wembanyama, accompagné aux États-Unis par ses parents et tout l'état-major de Comsport, l'agence des 'Frenchies' évoluant en NBA, est parvenu sans peine à contrôler tout cet engouement et cette pression, avec une décontraction et une confiance en soi confondantes. 'Ce qui rend spéciaux les joueurs comme Victor, c'est leur capacité à tout gérer, les attentes, l'excitation qu'ils génèrent. Et une fois que le coup d'envoi est donné, ils parviennent à se focaliser sur le jeu et à être vraiment bons', a souligné Abdur-Rahim. 'Sa maturité est impressionnante, pour un garçon de 18 ans. Il sait qui il est, ce qu'il veut et les efforts à accomplir pour l'obtenir', a résumé, admiratif, son entraîneur Vincent Collet.

'C'est le talent'

'Quand on a affaire à des joueurs uniques comme Victor, on ne peut pas être surpris. Il est capable de faire ce que des joueurs normaux ne peuvent pas faire. C'est le talent', a ajouté le sélectionneur de l'équipe de France, finaliste des derniers JO et Euro, qui peut voir avec gourmandise les prochaines échéances internationales avec ce diamant qu'il va s'employer à polir.

Preuve de l'importance que revêt Wembanyama aux yeux de la NBA, c'est elle qui a eu l'idée d'organiser deux matches amicaux impliquant les Metropolitans 92, pourtant déjà engagés en championnat de France. Jamais cela ne s'était encore produit pour un 'prospect'.

Le tout devant quelque 200 représentants de la ligue, venus le scruter. 'Les managers généraux et recruteurs des trente franchises sont tous très excités', affirmait Abdur-Rahim.

Même ceux qui n'ont que peu d'espoir de le sélectionner à la draft du 22 juin 2023, car le premier choix reviendra à une des cinq équipes ayant fini avec les plus mauvais bilans de la saison régulière écoulée. La position préférentielle sera déterminée par un tirage au sort.

Evidemment, il n'y a aucune garantie qu'il devienne assurément le premier Français no 1 de la draft. Et nul ne sait encore quelle casquette d'équipe aura Victor sur le chef, quand il serrera la main d'Adam Silver. Mais l'histoire est bel et bien en marche. Et, avec elle une probable 'Wembamania' en Amérique.

/ATS
 

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