Cruel dénouement pour les Seelandais qui sont tombés samedi soir avec les honneurs 3-2 face aux Young Boys en 32e de finale de Coupe de Suisse
Exténués, les yeux encore rougis par la désillusion pour certains, les footballeurs biennois rentrent aux vestiaires sous les applaudissements nourris des supporters de Young Boys. C’est dire à quel point le FC Bienne a forcé le respect sur sa pelouse face au champion de Suisse en titre. Mais malgré un match héroïque, les Seelandais ont fini samedi soir par courber l’échine 3-2 après prolongations devant le voisin bernois lors des 32es de finale de la Coupe de Suisse. Ils sont pourtant passés à quelques secondes de l’un des exploits les plus retentissants de ces dernières années.
Young Boys arrache une prolongation à la 95e
Dans le temps additionnel, Bienne mène 2-1. En face, les stars Sulejmani, Hoarau et Ngamaleu sont déjà rentrés depuis une vingtaine de minutes pour tenter de faire plier cette vaillante équipe de 1re Ligue qui fait mieux que lui tenir tête. Sur une dernière offensive bernoise, l’attaquant Jean-Pierre Nsamé semble toucher le ballon de la tête avant qu’il ne sorte. Mais l’arbitre désigne le poteau de corner. Un cafouillage aux six mètres permet au gardien Marco Wölfli, monté aux avant-postes pour cette dernière occasion, de dévier le ballon pour Ulisses Garcia qui trompe Nicolas Schittenhelm. Les protestations des Biennois n’y changeront rien, Young Boys arrache une prolongation après être revenu de l’enfer.
Bienne joue sans complexe
Car le champion a vacillé, tremblé, lorsque l’attaquant biennois Mike Natoli a fait exploser la Tissot Arena à la 86e au terme d’une superbe action collective pour le 2-1. Vingt minutes plus tôt, c’est Jihed Jelassi qui avait égalisé après un déboulé phénoménal de Ricardo Colamartino dans son couloir gauche. De la folie pure. L’ouverture du score bernoise de Jean-Pierre Nsamé de la tête juste avant la pause n’était plus qu’un vieux souvenir. « J’avais dit aux gars qu’il était hors de question que l’on reste 90 minutes derrière à rien faire », dévoile le capitaine biennois Labinot Sheholli après le match. Et cela s’est vu, Bienne n’a pas renoncé à son identité et a envoyé du jeu avec culot malgré l'opposition.
Guillaume Hoarau refait le coup
Et quel panache ! Les Seelandais ont laissé leurs tripes sur le terrain. Sylvain Mora et Adrien Rawyler, perclus de crampes, ont dû céder leur place tandis que les frères Sheholli ont terminé sur les rotules. Dans une prolongation qui s’est jouée sur un rythme moins effréné, les Biennois ont fait le dos rond sur les nombreuses incursions de Sulejmani et plusieurs têtes non cadrées de Guillaume Hoarau. Jusqu’à cette 120e minute de jeu. Alors que la séance des tirs au but leur tendait les bras, un dernier centre au cordeau de Garcia est coupé victorieusement par l’inévitable Hoarau au deuxième poteau. Les Biennois sont allongés sur le terrain, abattus, écœurés par ce scénario d’une cruauté sans bornes. Mais ce FC Bienne peut être fier d’avoir donné des sueurs froides à un adversaire qui se prépare à disputer la Ligue des Champions. Et fier d’avoir gagné la plus haute estime des 5’000 spectateurs présents samedi soir. /jpi