Centre de Matteo Tosetti, but. La Super League vit au rythme des passes décisives du Tessinois depuis plusieurs saisons, mais le nouveau joueur du FC Sion ne veut plus se cantonner qu'à ça.
Il en parle avant d'affronter Lausanne dimanche (16h00).
'Je dois désormais varier mon jeu, qui était un peu limité avant.' Pour Matteo Tosetti, il est l'heure de ne plus faire que des assists. Et pourtant, ses quatre ans à Thoune ont contribué à en faire le spécialiste reconnu du geste: 15 passes décisives en 2016-17, 16 en 2017-18, 7 en 2018-19 et encore 11 la saison dernière. Pour les buts en revanche, le tableau est moins reluisant: seulement onze en près de cent cinquante matches dans l'élite du football suisse.
'C'est aussi dépendant du style de ton équipe, relativise-t-il. A Thoune, on me demandait de mettre des centres car nous avions deux attaquants très forts de la tête. A Sion, c'est différent. Il y a des bons joueurs, qui peuvent aussi faire des assists. Je sais que si je vais dans les seize mètres, le ballon arrivera neuf fois sur dix.' Contre Lugano (2-2) lors de la dernière journée, il s'était retrouvé deux fois à la réception d'un centre. 'A moi de bien anticiper le jeu, de me faire plus confiance. L'entraîneur Fabio Grosso attend de moi que je marque et que je fasse des passes décisives. A Thoune, ce n'était que des passes.'
Le champion du monde des moins de 17 ans en 2009 a donc été recruté pour progresser, mais aussi pour ses qualités reconnues. A savoir, faire briller les autres par la passe. 'C'est une caractéristique qui correspond bien à ma personnalité, consent-il. Je suis comme ça aussi en dehors du terrain, à vouloir aider les autres. Et je vois les assists comme des buts, car si j'en fais un, cela veut dire que l'on a marqué.' Pour celui qui, avant Sion, a porté les maillots de Young Boys, Wohlen, Lugano et Thoune, cela n'était pas que de la cosmétique: 'Dans les équipes où j'ai joué, nous nous battions contre la relégation, détaille-t-il. Alors, il fallait trouver des solutions, des passes risquées, pour faire des points.'
La clé? La patience
Il s'en accommode bien, et il cultive ce trait de son jeu: 'Je travaille beaucoup mes courses d'élan pour les coups de pieds arrêtés par exemple. Surtout, je crois qu'il faut faire preuve de patience, attendre le bon moment pour faire la passe, attendre que l'attaquant soit là et ne pas forcer le centre. Evidemment que la technique est importante, mais la vision du jeu doit être bonne.' Une capacité à sentir le jeu qui lui a déjà permis d'ouvrir son compteur sur le maillot valaisan à Lugano. En position idéale sur son côté droit pour centrer dans la boîte, le Tessinois a préféré mettre une balle en retrait en guise de cadeau à Anto Grgic.
A un milieu donc, même si ceux qui sont plutôt appelés à en profiter devraient être Guillaume Hoarau ou Gaëtan Karlen par exemple. D'ailleurs, qui du buteur ou du passeur dépend le plus de l'autre? 'C'est au passeur de prêter attention au positionnement des défenseurs pour choisir où mettre le ballon', plaide Tosetti. Même si les courses de l'attaquant sont aussi de nature à décider de la passe. 'A Thoune, avec Dejan Sorgic (réd: aujourd'hui à Lucerne), c'était facile: je savais où il ferait son appel et je pouvais anticiper.'
Reste à construire une relation similaire avec ses nouveaux partenaires. Et puis étendre son volume de jeu: 'Ce n'est pas mauvais d'avoir l'étiquette du passeur, mais je veux maintenant montrer autre chose. Défensivement, déjà, je cours plus qu'à Thoune. A Sion, la possibilité qui m'est offerte est énorme: avec la qualité et l'expérience de mes partenaires, je peux apprendre beaucoup.' A 28 ans, ce n'est pas trop tard.
/ATS