L'UEFA, organisatrice de la finale de Ligue des champions, porte la 'responsabilité première' des graves incidents 'qui ont quasiment mené au désastre' en mai dernier au Stade de France.
C'est la conclusion lundi d'un groupe d'experts au terme d'une enquête indépendante mandatée par l'instance européenne.
'Le groupe a conclu que l'UEFA, en tant que propriétaire de l'événement, porte la responsabilité première des échecs qui ont quasiment mené au désastre', peut-on lire dans ce long document obtenu par l'AFP, qui épingle aussi la Préfecture de police et la Fédération française de football (FFF).
'Même s'il était raisonnable de déléguer les questions de sécurité à d'autres, en premier lieu la FFF et de renvoyer à (...) la Préfecture de police pour les questions de maintien de l'ordre, il ne s'ensuit pas que l'UEFA soit absoute de sa responsabilité. L'UEFA jouait un rôle central dans l'organisation de l'événement et elle aurait dû surveiller, superviser et contribuer aux mesures de sécurité', font valoir les experts.
'Les autres parties prenantes ont commis des manquements qui ont contribué (aux incidents) mais l'UEFA était aux commandes' lors de cette finale Liverpool-Real Madrid, insistent-ils.
L'usage de gaz lacrymogènes critiqué
Attente interminable, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes ou victimes de vols... Le dispositif de maintien de l'ordre lors de cette finale de la Ligue des champions à Saint-Denis avait donné lieu à des scènes de chaos, provoquant une vive polémique en France et en Angleterre.
Le rapport pointe aussi la mauvaise réaction des forces de sécurité françaises, faisant valoir par ailleurs que l'usage par la police de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre n'avait 'pas sa place dans une fête du football'.
Les experts de ce rapport, dirigé par l'ancien ministre portugais de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, Tiago Brandao Rodrigues, se sont dits 'éberlués' que le schéma de maintien de l'ordre du match ait pu être influencé par l'image de supporters de Liverpool assimilés à des hooligans, une 'idée fausse inexplicable'.
'L'approche sécuritaire (...) a été basée, de manière inappropriée, sur la supposition que les supporters de Liverpool puissent poser une menace significative à l'ordre public', notent-ils encore.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait initialement incriminé les supporters britanniques aux nombreux billets falsifiés selon lui, avant que le préfet Didier Lallement n'admette s'être 'peut-être trompé' sur leur nombre, reconnaissant un 'échec'.
Un rapport gouvernemental avait pointé des dysfonctionnements policiers et organisationnels, au terme d'un épisode qui a écorné l'image de la France en vue des Jeux olympiques de 2024 à Paris.
/ATS