Non, il ne nourrit aucun regret. Le temps de dire adieu à l’équipe de Suisse était tout simplement venu: tel est le message délivré par Yann Sommer le premier jour du reste de sa vie.
Après vingt ans de bons et loyaux services, le portier bâlois ne défendra plus les couleurs de l’équipe de Suisse. 'Je ne voulais pas songer à mon avenir en sélection durant l’Euro. Après le tournoi, j’ai longuement réfléchi pour arriver à la conclusion que c’était le moment de dire stop, explique Yann Sommer devant la presse qu’il avait conviée à Zurich. J’ai eu ensuite une discussion à Milan avec Patrick Foletti (réd: l’entraîneur des gardiens de l’équipe de Suisse). Elle m’a conforté dans ce choix.'
Une relation délétère
Yann Sommer assure que sa décision a été prise il y a deux semaines. 'Il m’a été précisé que mon statut de no 1 ne pouvait plus être assuré. Mais cela je le savais très bien. Cela fait partie du business, précise Yann Sommer. Cette incertitude n’a pas guidé mon choix.' Mais l’idée de vivre une nouvelle cohabitation avec Gregor Kobel, avec lequel il précise n'avoir 'aucun contact', a certainement dû l’insupporter. Sa relation avec son no 2 n’était pas la même que celle qu’il avait pu tisser pendant deux ans avec son prédécesseur Diego Benaglio. La qualifier de délétère n'a rien d'excessif.
Yann Sommer assure que cette retraite internationale ne sonne pas sa fin de carrière. 'Le football a encore beaucoup à me donner, lance-t-il. Je pourrai désormais me consacrer davantage à mon club. Je nourris de grandes ambitions cette saison à l’Inter. Jouer dans un tel club est un immense bonheur. Quand j’entre sur la pelouse de San Siro avec ses 85'000 tifosi, j’ai à chaque fois la chair de poule!'
A l’heure du bilan, Yann Sommer retient, bien sûr, son arrêt sur le penalty de Kylian Mbappé lors de la séance des tirs au but du huitième de finale de l’Euro 2021. 'L'un de mes plus beaux souvenirs. Ce soir-là, nous avons éliminé la France pour démontrer que nous pouvions, nous aussi, réussir de grandes choses. Je n’oublierai jamais les émotions que nous avons partagées dans les vestiaires après ce match. Et aussi celles suscitées par tous ces fans dans les rues de toute la Suisse réunis pour célébrer cette victoire.'
'All-in sur chaque match'
Les défaites ont également fait partie du quotidien de Yann Sommer en équipe nationale. 'Elles font mal sur le moment, dit-il. Elles font partie du jeu. Mais comme je suis quelqu’un qui donne vraiment tout, qui fait all-in sur chaque match, je ne peux pas être déçu. J’ai toujours tout donné. Lors de l’Euro 2024, il y a bien sûr la déception de cette élimination contre l’Angleterre. Mais je veux retenir surtout que tout a parfaitement fonctionné durant tout l’Euro, avec une préparation réussie et une ambiance parfaite au sein du groupe. Oui, ces douze ans en équipe de Suisse furent un très beau voyage.'
Le natif de Morges sait qu’il est comme Xherdan Shaqiri un joueur adulé de Genève à Romanshorn et de Bâle à Chiasso. 'Je suis toujours resté le même. Toujours le même Yann, lâche-t-il. C’est les gens qui décident de t’aimer. Oui, je crois n’avoir jamais changé.'
/ATS