Trois semaines pour dériver à travers les arts. Expositions, spectacles et autres événements vont marquer le passage de témoin du metteur en scène Germain Meyer, qui remet la direction de la Compagnie La Dérive à Nicolas Joray. Le projet baptisé « Histoires de dérives » se déclinera du 31 août au 17 septembre à Moutier sous l’impulsion du Centre culturel de la Prévôté et de la commission du fOrum culture.
Les marionnettes prennent vie dans un condensé
Point d’orgue de ces « Histoires de Dérives », le spectacle « Chicovaneg, arpenteur de lumières ». Germain Meyer souhaitait marquer « sa retraite artistique » et pour lui, il était important que les marionnettes, qui ont pris ces dernières années une place centrale dans son travail, ne soient pas visibles au public uniquement dans une exposition, mais aussi en étant animées.
Ce spectacle s’inspire d’une légende maya que le metteur en scène porte en lui depuis de longues années. Germain Meyer y a rassemblé huit de ses anciens spectacles où les marionnettes jouent un rôle fondamental. D’anciennes et de nouvelles marionnettes donneront vie au mythe. Chicovaneg traverse les étapes guidé par le Serpent à Plumes Quetzalcoatl pour tenter de découvrir la possible création pour l’humanité d’un nouveau soleil. Chaque étape est un enseignement, une réflexion sur l’humain. Huit représentations de « Chicovaneg » sont prévues sur les trois premiers week-ends de septembre.
Une transmission dans la continuité
Pour Germain Meyer, la marionnette est un vecteur de découverte artistique. Ce n’est pas uniquement un instrument d’imaginaire pour les enfants, mais aussi un objet animé sous la manipulation du comédien qui permet de parler aux adultes. C’est cette approche différente de la marionnette que souhaite continuer de partager Nicolas Joray. Pour le jeune animateur et médiateur de théâtre, qui joue par ailleurs dans la pièce « Chicovaneg », la marionnette est également outil d’action sociale. Le théâtre d’objets, dans lequel il accumule déjà une certaine expérience, est un moyen de réduire les inégalités d’accès à l’art. Après une expérience réalisée avec des migrants, il coanimera d’ailleurs durant ces « Histoires de dérives » un atelier de médiation avec des enfants en situation de handicap psychique de la Fondation Pérenne.
La journée du 17 septembre, qui mettra un terme à ces trois semaines artistiques et symbolisera la remise officielle de la Compagnie La Dérive, évoquera aussi la question de l’héritage que pose une telle passation. Le sort des marionnettes qui ont fait les spectacles sera discuté lors d’une table ronde dirigée par Nicolas Joray. Une fête qui promet des surprises mettra un point final à la série d’événements.
Expositions, danse, musique et créations
Les marionnettes seront à voir sur scène, mais seront aussi exposées. Au Stand d’une part, où les personnages géants de « Moby Dick », celles de « Chicovaneg », ou encore de la « Femme Toupie » seront présentées au visiteur. À la Galerie du Passage, c’est plutôt le processus créatif de ces marionnettes que le public découvrira, de même que le travail des artistes qui ont travaillé à leur création. Le spectacle de danse « Créature », le concert de Trio Corpus qui a souvent collaboré aux pièces de Germain Meyer ou encore « Les 24H de création » compléteront le programme de ces « Histoires de dérives ». /ich