TF: les autorités fribourgeoises ont violé le droit de réunion du CCIS

Le Tribunal fédéral a donné raison mercredi au Conseil central islamique suisse (CCIS), qui ...
TF: les autorités fribourgeoises ont violé le droit de réunion du CCIS

TF: les autorités fribourgeoises ont violé le droit de réunion du CCIS

Photo: Keystone

Le Tribunal fédéral a donné raison mercredi au Conseil central islamique suisse (CCIS), qui avait recouru contre l'interdiction de tenir l'an dernier sa réunion annuelle au Forum Fribourg. Il a jugé que le veto des autorités a violé son droit à la liberté de réunion.

Le préfet de la Sarine, Carl-Alex Ridoré s'était opposé à la tenue de cette réunion et avait invoqué des risques sécuritaires. Il avait craint des débordements liés à des contre-manifestations en marge de la conférence annuelle du CCIS.

Président de la 1ère cour de droit public, le juge Jean Fonjallaz a souligné que la liberté de réunion est un principe fondamental de notre démocratie. La clause de police, qui permet d'interdire la tenue de manifestations, est un frein d'urgence qui ne peut être actionné que dans des cas tout à fait graves, a-t-il ajouté.

Disproportionné

En l'espèce, les exigences pour recourir à la clause de police n'étaient pas satisfaites et les craintes émises par les autorités fribourgeoises étaient trop vagues. La condition de respect du principe de proportionnalité n'était pas remplie.

Avant d'interdire une réunion, les autorités sont tenues d'examiner si d'autres mesures subsidiaires ne permettent pas de parer aux risques, notamment par le recours aux forces de police pour assurer la sécurité d'une rencontre.

Présent à l'audience, le préfet Carl-Alex Ridoré a dit prendre acte de la décision du TF. Il attendra également les considérants pour se prononcer sur les points évoqués mercredi par les juges de la Ire Cour de droit public.

Le CCIS salue la décision

Le CCIS a aussitôt salué le verdict. Il estime que cette décision est dans l'intérêt de tous, étant donné qu'elle renforce les libertés d'expression et de réunion. Le CCIS a toujours soutenu que les arguments pour interdire sa réunion annuelle étaient faibles et semblaient arbitraires.

Il reste à éclaircir si le district de la Sarine devra participer au dommage financier de quelque 150'000 francs subi par l'organisation, a réagi cette dernière dans un communiqué publié sur son site Internet. Le Conseil central islamique suisse ajoute que sa prochaine réunion annuelle aura lieu au plus tôt en 2016.

/ATS


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