Au-delà des interventions d’urgence, le métier d’ambulancier repose sur une organisation méticuleuse, une formation continue exigeante et un engagement humain très fort. Plongée dans le quotidien de ces professionnels de l’ombre, présents 7j/7 et 24h/24 auprès des habitants de la région.
Il y a bien sûr l’appel au 144, qui lance l’action des ambulanciers et ambulancières du Réseau de l’Arc, depuis les sites de Saint-Imier, Moutier et Tramelan. Mais le métier ne se résume pas aux interventions auprès des patients: deux fois par jour, à la reprise du service de 12h, les équipes se chargent d’un contrôle du véhicule, du matériel, ainsi que d’un rapport, afin d’être opérationnelles. A quoi s’ajoutent des tâches quotidiennes telles que le nettoyage de l’ambulance, du garage, l’entretien de la centrale… sans compter la formation continue, omniprésente. Un service de proximité et une organisation millimétrée, rythmée par les appels et l’actualité imprévisibles.
Des protocoles et l’expérience du terrain
Dans l’ambulance, au minimum un ambulancier diplômé, parfois deux ou accompagnés d’un technicien ambulancier. Lors d’un appel, la centrale 144 transmet des mots-clés qui permettent de préparer l’intervention et d’établir des stratégies pour anticiper au maximum la prise en charge. Une fois sur place, une évaluation, ainsi qu’un dialogue avec les proches ou les témoins, permet une première anamnèse. Les ambulanciers effectuent les soins nécessaires, que ce soit une immobilisation, l’administration d’un médicament ou un transport sécurisé jusqu’à l’hôpital, avec une transmission complète au personnel soignant qui prend le relais.
Les interventions les plus fréquentes concernent des personnes âgées qui chutent à domicile et des situations de détresse psychologique ou sociale. Chaque cas exige écoute, discernement et sang-froid.
Un métier exigeant mais profondément humain
Le métier d’ambulancier est beau, intense et parfois psychologiquement éprouvant. S’il n’existe pas de critères précis à l’embauche, une très bonne condition physique est indispensable, de même qu’autonomie et esprit d’équipe. Le travail de nuit, week-end et jours fériés compris ajoute de la difficulté à concilier vie privée et professionnelle. Mais si chaque journée est différente et imprévisible, face au stress, l’équipe reste un pilier. Entre collègues, la parole circule et les débriefings se font naturellement. Et quand des événements particulièrement difficiles nécessitent un soutien psychologique, ils peuvent compter sur l’appui du Pôle santé mentale ainsi que du service de médecine du personnel.
En Suisse, il existe trois écoles, à Berne, Lausanne et Genève. Si d’autres hôpitaux peinent à recruter, le Réseau de l’Arc a la chance de pouvoir compter sur des effectifs complets, grâce à une riche formation continue. Dans ce métier, maintenir les compétences des collaborateurs est un travail quotidien. Il est également nécessaire de s’entraîner régulièrement à la conduite et la gestion d’événements exceptionnels, en collaboration avec les autres services de secours que sont les médecins, la police ou les pompiers: apprendre à mettre de l’ordre, dans le désordre de ces événements qui restent exceptionnels. Le tout dans un métier en constante et rapide évolution y compris au niveau de la technologie mais où l’être humain reste au centre : lui seul pourra toujours prendre la main d’un patient.