Il y a dix ans, le 2 octobre 2001, Swissair connaissait une véritable débâcle. La compagnie d’aviation suisse était à l’époque à court de liquidité. La paralysie du trafic aérien aux Etats-Unis après le 11 septembre et les rumeurs de faillite de Swissair qui ne cessaient d’enfler conduisent le patron de la compagnie à tirer la sonnette d’alarme le 29 septembre au soir. Il annonce que la flotte aérienne est au bord du gouffre, sa dette dépasse les 15 milliards de francs et elle n’est plus en mesure de garantir les salaires de ses employés. Toute la flotte reste alors clouée au sol et plus de 400 vols sont supprimés à travers le monde.
Michel Perrin-Jaquet est commandant de bord pour Swiss. Il travaille pour la compagnie depuis 1986. A l’époque du grounding, ce Neuchâtelois était pilote militaire pour Swissair. Il se souvient de ces jours de déroute. Selon lui, la tension était palpable, en particulier pour le personnel.
La reprise des activités de la compagnie par Crossair le 3 octobre 2001, soutenue financièrement à près de 70% par les banques suisses, permet d’éviter de justesse la faillite. Mais les conséquences sont rudes : 2500 emplois passent à la trappe.
Selon le commandant de bord neuchâtelois, des jeunes co-pilotes ont perdu leur emploi et de nombreux commandants ont dû prendre une retraite anticipée « forcée ». Et d’une manière générale, les employés qui sont restés ont vu leurs revenus diminuer de 50%.
Aujourd’hui, Jean-François Perrin-Jaquet avoue que le temps d’avant la débâcle est bel et bien révolu. Les conditions de travail sont pénibles. Il nous apprend que le manque de pilotes est flagrant, que les horaires de travail sont irréguliers avec certaines conséquences pour la santé, et qu’il est difficile pour le personnel de prendre ses vacances normalement. /jsr