Après deux matches disputés dans l’Euro, l’équipe de Suisse de football s’est procurée de nombreuses occasions mais en a concrétisées trop peu. Une inefficacité qu’elle a fini par payer contre la Roumanie et qu’il va vite falloir corriger avant d’affronter la France ce dimanche (21h00).
« On est l’équipe qui se crée le plus d’occasions dans le tournoi, et ça c’est très positif ». Au lendemain du match nul frustrant contre la Roumanie au Parc des Princes (1-1), le buteur Admir Mehmedi tente de rassurer tout le monde sur les soucis d’efficacité offensive rencontrés par la Nati. Des soucis sans conséquence majeure contre l’Albanie mais qui ont fini par coûter deux précieux points face à la Roumanie. Pour abonder dans le sens du joueur du Bayer Leverkusen, force est de constater que cette Nati 2016 a une maitrise plus importante sur le jeu face à ses adversaires que lors des précédents grands tournois. Mais les joueurs du secteur offensif affichent un manque de réussite qui, individuellement, ne date pas d’hier. En effet, Haris Seferovic qui vient d’échouer six fois en deux matches face aux portiers adverses n’a inscrit cette saison que quatre petits buts avec Francfort en ayant par ailleurs connu une période de disette de six mois. Admir Mehmedi a également été en difficulté ces derniers mois au Bayer Leverkusen où il n’entrait plus tout à fait dans les plans de son entraîneur. « Je suis arrivé ici avec la sélection nationale avec peu de confiance. Les derniers mois ont été difficiles pour moi. Mais c’est clair qu’après le but contre la Roumanie, je me suis libéré. », confesse Mehmedi. Un but pour se remettre dans le droit chemin, voilà un luxe que ne pourront sans doute pas se payer tous les attaquants de la Nati. Cette fameuse confiance de l’attaquant apparait pourtant essentielle dans la prise d’initiative et donc dans la réussite. Mais à en croire le buteur contre la Roumanie, il n’existe pas de recette miracle pour la provoquer : « Il faut travailler à l’entraînement, c’est ça la clé. Sinon, je ne vois rien de spécial à faire. »
Admir Mehmedi ne doute pas des qualités offensives de son équipe.
Le casse-tête de Petkovic
Une partie de la solution réside dans les jambes et les têtes des joueurs, l’autre sans doute dans le choix futurs du sélectionneur Vladimir Petkovic. Le « Mister » réfléchit à la possibilité de titulariser Breel Embolo face à la France dimanche. Si l’entrée du jeune prodige bâlois mercredi n’a pas débloqué la situation, ses courses et sa vitesse ont amené de la profondeur dans le jeu de la Nati, une variante intéressante. C’est d’ailleurs lui qui semble tenir corde en cas de changement. Mais il serait bien injuste de réduire ce manque de réalisme à la maladresse de son seul attaquant axial. Lors de ces deux premières rencontres, la Nati a souffert d’un manque de créativité et de vitesse sur les côtés. Avec zéro tir cadré contre la Roumanie, Xherdan Shaqiri est apparu bien loin du niveau entrevu face à la Belgique lors de la préparation. La star suisse semble par ailleurs moins à l’aise dans le schéma en 4-2-3-1 de Petkovic que le 4-3-3 dans lequel il évolue à Stoke City. De même, Admir Mehmedi s’est montré très discret avant sa demi-volée surpuissante et salvatrice. Les latéraux, dont l’apport offensif pourrait être beaucoup plus important, ont également leur part de responsabilité. Les statistiques montrent d’ailleurs sur les deux premières rencontres que l’axe est privilégiée lors des attaques : 71 offensives dans l’axe, 59 sur le côté droit de Lichtsteiner et Shaqiri et seulement 51 sur le flanc gauche occupé par Rodriguez et Mehmedi. Pour espérer réussir un coup face à l’équipe de France, la Suisse devra donc trouver des solutions pour apporter plus de mouvement dans ces zones décisives. L’occasion de derniers essais et réglages avant un éventuel huitième de finale. /jpi