Piotr Swierczewski compte 70 sélections avec la Pologne.
Alors que la Suisse défie la Pologne ce samedi à Saint-Etienne (15h00) en huitième de finale de l’Euro, un ancien joueur de l’équipe de Pologne nous livre son regard sur cette rencontre. Piotr Swierczewski compte 70 sélections avec son pays entre 1992 et 2003, il a également porté les maillots de Bastia, Saint-Etienne et de l’Olympique de Marseille. Cet ancien milieu défensif retraité depuis 2010 est actuellement consultant pour la télévision polonaise durant l’Euro.
Piotr, comment est perçue l’équipe de Suisse par les polonais ?
On la voit forte. Personnellement, j’ai vu les trois matchs contre l’Albanie, la Roumanie et la France. Je trouve que la Suisse joue très bien et qu’elle est tactiquement très bonne. La Suisse et la Pologne ont presque le même niveau, c’est mon avis. Ce ne sera pas un match où l’un ou l’autre gagnera facilement. Mais selon moi, l’équipe de Suisse a quand même un gros avantage car elle a joué deux jours avant la Pologne ! Les polonais sont un peu fatigués car ils n’ont eu que quatre jours de récupération contre six pour les Suisses. Mais on va voir…
La Pologne et la Suisse sont aussi deux nations montantes qui cherchent à se faire une place parmi les bonnes équipes européennes…
Oui c’est vrai, même si la Pologne dans les années 80 avait une grande équipe qui a été la troisième meilleure équipe du monde (NDLR : 3e lors de la Coupe du Monde 1982 en Espagne). Je ne crois pas que la Suisse ait été aussi forte ? Mais maintenant, vous avez l’occasion d’être meilleur que dans toute l’histoire du football suisse. Vous savez, le sport, c’est quelque chose de très beau… mais on ne connaît le résultat qu’à la fin.
Piotr, parlez-nous de votre star Robert Lewandowski qui n’a pas encore marqué dans cet Euro. Est-il critiqué en Pologne ou vous avez pleinement confiance en lui ?
Non nous avons pleine confiance en Lewandowski. Il n’a pas marqué mais par contre Robert travaille quand même beaucoup pour l’équipe. Pour l’instant la Pologne a marqué deux buts par Milik et Blaszczykowski, il y a d’autres joueurs qui sont aussi très forts. C’est vrai Lewandowski joue dans un très club, le Bayern Munich, mais on a aussi un très bon gardien, des défenseurs très costauds… J’espère que l’on est assez fort pour battre la Suisse ! En plus à Saint-Etienne, qui est une région de mineurs, il y a beaucoup de polonais qui vivent là-bas. Ils sont arrivés après la seconde guerre mondiale. Beaucoup y ont joué aussi, comme Georges Bereta qui a joué pour la France mais qui est d’origine polonaise. Moi j’ai joué là-bas et beaucoup d’autres polonais alors j’espère que ce stade portera bonheur à la Pologne (rires) !
Est-ce qu’il y a un joueur suisse qui vous fait peur ?
Vous avez beaucoup de très bon joueur. Je citerai notamment Shaqiri, c’est très fort car il est petit et très rapide et il peut faire beaucoup. La Suisse est très bonne globalement, je crois que ce sera un bon match.
Jusqu’où peut aller la Pologne avec ce tableau déséquilibré où beaucoup de grosses nations se retrouvent dans la même partie de tableau ?
Le vainqueur de Suisse-Pologne peut potentiellement tomber contre la Croatie en quart de finale (NDLR : la Croatie affronte le Portugal en huitième de finale), et je trouve la Croatie très très forte. Mais disons que oui, il y a quand même une vrai chance, une opportunité qui se présente rarement disons d’aller jusqu’en demi-finale.
A Montpellier, propos recueillis par Jérémie Pignard.
