Ils ont des parcours très différents. Ce sont des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes et ils sont à l’aide sociale. La Ville de St-Imier a voulu avoir quel était le profil de ces personnes et pourquoi elles sont aussi nombreuses. En 2018, elles constituaient 10.69% de la population, ce qui place la cité au 6e rang des communes suisses qui abritent le plus de bénéficiaires de l’aide sociale.
Mandatée par les autorités imériennes, la Haute école de Gestion Arc à Neuchâtel a cherché à savoir qui se cachait derrière ces chiffres en menant une étude. Les chercheurs Patrick Ischer, Jérôme Heim et Mathias Rota ont notamment rencontré 12 personnes à l’aide sociale. Parmi elles : six femmes, six hommes âgés entre 21 et 54 ans au parcours de vie « chaotique », comme l’ont décrit les auteurs de la recherche.
Patrick Ischer : « Certaines personnes ont énormément de compétences »
Trouver des explications
L’objectif de cette étude était de trouver des éléments d’explication au fait qu’il y ait un nombre plus important de bénéficiaires à St-Imier que dans d’autres communes. A cette question, les chercheurs ont observé qu’il y a une surreprésentation de personnes qui n’ont pas de formation autre que la formation obligatoire. Par ailleurs, St-Imier est une ville dont le tissu économique est essentiellement industriel. Statistiquement, les salariés qui travaillent dans ce domaine ont une probabilité plus élevée d’avoir recours à l’aide sociale.
Trois recommandations
À l’issue de cette étude, les experts ont dégagé trois pistes d’amélioration pour la cité imérienne :
- Améliorer les chances de réinsertion professionnelle et ce, dès le plus jeune âge ;
- Engager davantage d’assistants sociaux pour un meilleur accompagnement des bénéficiaires ;
- Donner à ces personnes les moyens de s’investir dans des activités qui ne sont a priori pas économiques pour leur permettre de regagner une estime d’elles-mêmes.
« Nous nous sommes rendu compte lors des entretiens individuels que certaines personnes ont énormément de compétences », conclut Patrick Ischer. « Elles pourraient les mettre à profit pour l’ensemble de la collectivité ». /ddc