Le racisme contre les Noirs sévit toujours en Suisse, mais de manière plus subtile. C’est la conclusion des deuxièmes assises du racisme anti-noir en Suisse, qui se sont déroulées samedi à Bienne. Selon un rapport sur la période 2001-2014, qui recense des cas de discrimination, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Si le racisme envers les communautés africaines est officiellement condamné, elles restent en partie exclues de la société. « Le principal problème, ce sont les contrôles d’identité. Les Africains sont systématiquement assimilés à des requérants d’asile ou à des vendeurs de drogue. Ils sont aussi déshabillés en pleine rue. Dans un État de droit, la culpabilité des personnes doit être établie dans un tribunal et non dans la rue » s’exclame André Loembe, vice-président du Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-noir (CRAN), qui organisait ces assises.
Le CRAN demande que la Suisse respecte ses engagements internationaux vis-à-vis du Conseil de l’Europe et de l’ONU, et applique l’article 261bis du code pénal suisse, qui punit les actes de discrimination raciale. Il demande également une réaction des autorités politiques sur ce sujet : « le fait de garder le silence sur ce problème ne le résout pas. Aujourd'hui, toute la communauté africaine a peur », souligne André Loembe.
Le CRAN va publier d’ici fin avril un rapport d’analyse de la situation entre 2001 et 2015, avec des témoignages et un recensement des cas de racisme. /jfa