Deux tentatives violentes de brigandage devant la justice. Le Tribunal de première instance à Porrentruy doit juger ces prochains jours sept jeunes hommes de la région. L’audience a débuté mercredi matin avec l’audition des témoins, des victimes et des prévenus. Les accusés auraient participé aux tentatives de brigandage de la banque Raiffeisen de Bassecourt en janvier 2013 et du restaurant le Peu-Péquignot au Noirmont en septembre 2013. La justice reproche également à l’un d’entre eux 22 cambriolages dans la région et à Vevey en 2012.
Retour sur les faits
Au Noirmont, trois hommes qui ont reçu les plans du restaurant par un quatrième ont tabassé la patronne et une sommelière lorsqu’elles sont sorties vers minuit du Relais du Peu-Péquignot. Les malfrats auraient frappé les deux femmes notamment avec un pistolet factice pour obtenir les clés. Elles ont pu s’enfuir quand une tierce personne est arrivée sur les lieux. Les deux victimes ont été soignées pour différents coups au visage et un poignet cassé. Les malfaiteurs n’ont finalement pas réussi à pénétrer dans l’établissement. C’est la résolution de l’affaire du Noirmont qui a permis à la police de mettre la main sur les autres prévenus.
A Bassecourt, quelques mois plus tôt, on retrouve un de ces hommes et un complice. Ils s’en sont pris à une banque. Munis d’un fusil à pompe, les deux malfaiteurs cagoulés ont menacé le personnel et une cliente. Ils ont brutalisé les deux employés, un coup dans les côtes et un derrière la tête, avant de prendre la fuite en courant. Les deux prévenus ont ensuite été aidés par trois autres personnes. Deux d’entre elles, pendant le brigandage, tentaient de faire diversion à Delémont en mettant le feu à une bouteille remplie d’essence dans une station-service.
Salle comble pour la première matinée
Il y avait foule dans la salle d’audience: sept prévenus, trois victimes, dix avocats, sept policiers, le public ainsi que plusieurs médias. Les victimes présentes, de la banque et du restaurant, sont toujours traumatisées et choquées par la violence des actes. L’employé de la Raiffeisen souffre de migraines après le coup à la tête. La restauratrice, blessée au poignet, ressent toujours des douleurs. Elle n’a d’ailleurs plus de motivation à travailler et souhaite vendre son établissement. Quant à l’employé, il a demandé à quitter son poste au guichet et envisage même de démissionner.
La Cour a ensuite auditionné les prévenus. On peut séparer le banc des accusés en deux : les complices, qui ont fourni le matériel et le plan du restaurant, conduit et fait diversion, et le noyau dur. Ces quatre jeunes hommes ont commis les braquages. Tous regrettent leurs actes. Certains se déclarent même honteux. Les prévenus ont relativisé la violence des deux agressions. Entre pousser de la paume ou projeter au sol, marcher sur le bras ou donner un coup de pied, ce sera au tribunal de trancher. /ncp