Maxime Zuber n’a pas apprécié le message reçu par Pierre-Alain Droz sur son téléphone de fonction. Le conseiller de ville UDC a écrit dimanche au maire de Moutier suite au rejet du projet d’école ménagère en votation. Dans sa missive, Pierre-Alain Droz qualifie Maxime Zuber de Calife du Califat de Moutier et évoque, je cite, « le nul à mourir Dominique Baillif du RPJ », responsable des travaux publics et des bâtiments. Le maire de la cité prévôtoise a choisi de publier l’intégralité de ce message gratiné sur Facebook pour que les citoyens puissent se rendre compte de l’ampleur de ce qu’il qualifie « de dégâts mentaux ».
Une volonté de transparence
Pour Maxime Zuber, rendre ce message public vise à montrer « qui était derrière la campagne plus ou moins anonyme » menée contre l’école ménagère. Il est aussi question de présenter le « niveau des arguments de cet opposant en l’espèce, et en vue des prochaines échéances électorales », sans citer clairement le vote communaliste.
A la question de savoir si cette réaction ne donne finalement pas du crédit à Pierre-Alain Droz, Maxime Zuber répond « que l’intention n’est pas de donner du crédit ou de discréditer qui que ce soit, mais il est important que les citoyens sachent comment fonctionnent les élus ». Quant à la suite à donner à ce message, le maire de Moutier est catégorique : « l’affaire sera portée devant la justice et elle sera soumise à l’autorité préfectorale ». Et de préciser qu’il y a un manque de respect grave des institutions qui doit cesser, et « qu’il faut poser des limites à ces gens qui se comportent comme des enfants ».
Réaction amusée pour Pierre-Alain Droz
De son côté, Pierre-Alain Droz déclare que la réaction de Maxime Zuber le fait rire, et ajoute avec ironie qu’il ne s’agissait que d’un « petit message amical ». « J’assume intégralement mes écrits », ajoute-t-il. L’élu UDC poursuit en déclarant « que Maxime Zuber a un ego tellement surdimensionné qu’il est obligé de jouer les Calimero sur les réseaux sociaux ». Pierre-Alain Droz explique que son message a pour but de faire réaliser au maire qu’il n’a pas toute la population de Moutier derrière lui. Il poursuit en déclarant que sa démarche est constructive puisque « Maxime Zuber renvoie ce texte sur les réseaux sociaux, c’est dire à quel point ça doit le toucher, et seule la vérité blesse ».
Le président de l’UDC JB tempère
Contacté lundi après-midi, le président de l’UDC du Jura bernois, Patrick Tobler, estime qu’il s’agit de « bagatelles entre Maxime Zuber et Pierre-Alain Droz. Monsieur Droz s’est exprimé à titre privé et non en tant qu’élu agrarien ». Celui qui est aussi conseiller municipal à Moutier ajoute qu’il ne sait pas ce qui pourrait advenir sur le plan juridique. Il rappelle toutefois que Pierre-Alain Droz a déjà été attaqué « avec des mots bien plus méchants » par le passé, et qu’il n’avait pas obtenu gain de cause devant la justice.
Le président de l’UDC JB reconnaît que le langage de Pierre-Alain Droz n’est pas celui habituellement utilisé par la section locale du parti, mais Patrick Tobler déclare que l’UDC ne se distance pas du conseiller de ville. « Il faut voir jusqu’où ça mène ». Cette affaire sera discutée lors du prochain comité de la section locale du parti. « Quand on écoute la population aux alentours, qui ne fait pas de la politique, on voit que les gens en rigolent plus qu’autre chose. On ne va donc pas en faire une affaire d’Etat non plus ». /ast