L'ultimatum n'y changera rien : le Pantographe a décidé de fêter dignement ses dix ans d'existence. Une vingtaine d'artistes ont été invités pour une résidence de trois semaines baptisée l'I.R.E. du Pantographe. Une abréviation qui dénote la colère : mercredi dernier, le collectif a reçu une lettre recommandée de la part de Tornos le sommant de quitter l'ancienne usine Junker sous peine d'ouverture d'une procédure judiciaire. Il ne compte cependant pas s'en aller et veut au contraire étendre son anniversaire sur toute l'année.
Un air de fête ou de fin ?
Est-ce le moment ou jamais de venir au Pantographe ? « Non », répondent deux des artistes présents, Guillaumarc Froidevaux et Zuzana Kakalikova. « Nous avons déjà fait beaucoup ici et nous avons bon espoir que ça continue ». Le collectif dit placer sa confiance en la justice, tout en sachant qu'une procédure peut durer un certain temps. Il sait qu'ailleurs dans la région, il existe d'autres bâtiments en friche, mais se défend de renoncer au sien. Aux artistes, il a été demandé de ne pas faire de projet, mais de créer spontanément avec les autres. En somme, de ne pas penser à demain. /sca