Une éolienne tue près de 21 oiseaux par an

Une étude mandatée par la Confédération a mesuré l'influence des éoliennes sur les oiseaux ...
Une éolienne tue près de 21 oiseaux par an

 Selon une étude de l'OFEN, chaque éolienne du parc du Peuchapatte fait en moyenne 21 victimes par an chez les oiseaux. Photo: Alpiq

Les éoliennes ne font pas le bonheur des riverains et encore moins des oiseaux. Chaque année de nombreux oiseaux nicheurs et migrateurs meurent après une collision avec ces installations. Une étude sur le sujet vient d’être publiée par l’Office fédéral de l’environnement et réalisée par la Station ornithologique de Sempach. Une première au niveau suisse et international. Elle a été réalisée sur le site éolien du Peuchapatte dans les Franches-Montagnes.

Les petits oiseaux principalement touchés

La conclusion est sans appel : chaque éolienne fait en moyenne près de 21 victimes par an. Les recherches ont eu lieu entre mars et novembre de l’année dernière dans un rayon de 50 à 100 mètres autour des trois installations. Les victimes de collisions sont principalement de petits oiseaux volant de nuit comme les roitelets et les grives mais aussi des martinets et des colverts. La plupart des cadavres radiographiés présentent des fractures des os. Si les collisions ont surtout été observées pendant les périodes de migration au printemps et en automne, elles ne se sont pas limitées à ces périodes.

La météo aussi en cause

Les conditions de visibilité liées à la météo sont aussi mises en cause. Un paramètre, qui selon les chercheurs, doit pouvoir influencer d’éventuelles restrictions d’exploitation des éoliennes. Ces résultats ne valent que pour des installations situées sur les crêtes jurassiennes ou sur des topographies similaires et non dans les Alpes et sur le Plateau suisse. Les auteurs de l’étude ajoutent enfin que d’autres recherches seraient nécessaires pour évaluer l’influence des éoliennes plus grandes ou plus hautes sur le flux migratoire.

Des chiffres positifs pour Alpiq

De son côté Alpiq a pris connaissance des résultats avec satisfaction. La compagnie qui gère le parc éolien du Peuchapatte estime que le nombre d'oiseaux touchés est relativement faible. Cela prouve que la cohabitation des éoliennes et de l'avifaune est possible. Alpiq n'entend prendre aucune mesure de protection supplémentaire. /gwe

 

L’association Suisse pour la protection des oiseaux, Birdlife, se réjouit de disposer enfin de chiffres clairs sur les risques de collisions. Jusqu’alors le seuil maximal considéré s’élevait à dix volatiles par an et par éolienne. Or une éolienne comme on en trouve sur la crête jurassienne du Peuchapatte en tue deux fois plus. Birdlife demande donc l’arrêt des pâles lors de fortes migrations au printemps et en automne pour éviter notamment de cumuler les périls: un oiseau qui migre du nord de l’Allemagne jusqu’en Espagne via le Jura suisse doit survivre à des centaines de parcs éoliens. Autre recommandation : mieux planifier les sites d'installations d'éoliennes en évitant les zones d’habitats préservés pour la faune. /comm-gwe


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