L’attachement manifesté par des politiciens bernois alémaniques à Moutier trouve peu d’égal chez les citoyens
Le vote communaliste n'a pas troublé la quiétude de Spiez, au bord du lac de Thoune.
Il est rare que les affaires propres à l’Oberland animent les conversations dans le Jura bernois, et inversement. Le départ potentiel de l’une des plus grandes communes francophones du canton fait-il exception ? Le gouvernement bernois a maintes fois exprimé son attachement à la cité prévôtoise. Mais force est de constater que l’engouement s'entend rarement hors de la sphère politique de la capitale.
Un feuilleton peu suivi
A Spiez, au bord du lac de Thoune, les citoyens rencontrés s’avouent peu informés sur le sujet. Gérante d’un magasin d’habits, Sylvia estime que c’est aux gens de Moutier de « faire ce qu’ils veulent». Le sort de la ville ne changera pas grand-chose dans l’Oberland, de l’avis des personnes croisées au café, au parc et à la boulangerie. La plupart n’y ont d’ailleurs jamais mis les pieds. Mais il y a des exceptions : râteau à la main, Jürg interrompt son jardinage pour nous répondre. Cet ex-habitant de Nidau se déclare vigoureusement pro-bernois, « car la séparation, que ce soit au niveau national ou international, c’est zéro. »
Peu de conséquences, mais des regrets tout de même
A Spiez, la maire Jolanda Brunner concède qu’un départ de Moutier « changerait le canton, mais pas l’Oberland. » Pourtant, elle regrettait un tel choix, pour des raisons d’attachement simple. «Je ne sais pas vraiment pourquoi. Moutier fait partie du canton ». Pour sa part, le maire de Thoune, Raphaël Lanz, estime que ce serait « dommage pour le bilinguisme » même s’il admet que le Français ne se vit pas au quotidien dans sa région… sauf lors de la visite de journalistes francophones. /sca
